Lettre des Pédicures podologues

Les pédicures podologues sortent du silence, depuis quelques années ils ont vu leurs cotisations d'assurance maladie multipliée par 100. Ils dénoncent une inégalité entre professionnels de santé et demandent  une renégociation auprès du ministère de la santé ainsi qu'auprès de l'union des caisses d’assurance maladie. 

Lettre des pédicures podologues à la présidence de l'UNCAM, au ministère de la santé de la jeunesse et des sports, au ministère du budget, des comptes publiques et de la fonction publique, aux agences régionales de Santé ainsi qu'à toutes les instances représentatives de la profession et des professions paramédicales.

 

 

En 2007, le syndicat et la fédération des pédicures podologues ont négocié et signé une convention avec l'UNCAM visant à revaloriser notre profession.

 

Nous avons donc obtenu la possibilité de remboursement de nos soins pour une catégorie très précise de patients ( diabétique gradés 2 et 3).

Ceci est considéré comme une avancée pour beaucoup d'entre nous et une prise de conscience de notre utilité dans le système de santé.

Cependant , une avancée minime car nous espérions également :

 

  • des soins de prévention à l'ensemble des patients à risque ( artéritiques, diabétiques, patients sensibles aux infections , aux maladies de peau, aux problèmes neurologiques, aux patients alités ou tout simplement invalides ….)

 

  • un tarif de remboursement correct et ré évaluable.

     

Au delà de nos espoirs, il nous paraît important de souligner que les contreparties de cette petite avancée ont été les suivantes :

 

  • tarif bloqué à 27 euros sans autorisation de dépassement d'honoraire ( quand on nous demande d'avoir un équipement optimal et une formation exemplaire),

     

  • au régime des PAM ( URSSAF pour le compte de l'assurance maladie) une taxation de 9,81% du bénéfice imposable ( la part des revenus conventionnés étant négligeable ) alors que nos confrères aux actes remboursés par l'assurance maladie ont une prise en charge de cette cotisation de 9,7% par la même caisse, ce qui leur revient à payer 0,11% de cotisation,

     

  • des disparités au sein même de la profession avec des confrères cotisant au RSI taxés à 6,5% ...et pour qui la part des revenus conventionnés n'est même pas prise en compte,

     

  • une cotisation à payer au trimestre quand partout ailleurs le prélèvement mensuel est de rigueur.

     

     

Nous demandions pourtant justement à votre organisme de nous considérer comme nos confrères et de nous permettre d'augmenter la part de nos revenus conventionnés en permettant aux patients d’être pris en charge. Or nous ne pouvons pas considérer que ce soit le cas , la part des revenus conventionnés n’excédant pas pour nos soins 5% de notre CA. Et pourtant vous persistez à vouloir nous imposer les mêmes chiffres.

 

 

C'est pourquoi aujourd'hui nous vous redemandons une nouvelle fois la création d'une cotisation logique, et uniforme, lissée sur l'année .

 

 Notre cotisation auprès de l'assurance maladie doit être réévaluée et nous ne pouvons nous soumettre à accepter un tel écart.

 

Nous ne pouvons pas être la profession qui cumule tous les handicaps, avec des coûts de formations de l'ordre des 30 000 euros, des frais d'installation et de stérilisation équivalents à nos confrères dentistes, une concurrence rude avec les autres fournisseurs d'appareillages...

Mais aussi celle qui participe le moins au déficit de la sécurité sociale n'ayant pas cet indéniable atout pour se faire sa patientèle, celle qui mène des actions de prévention et être celle qui cotise à ce jour le plus pour cet organisme .

 

Nous tenons à avoir des explications car une logique semble nous échapper en ces jours, comment notre caisse d'assurance maladie peut elle récompenser à ce point les professions paramédicales qui l'oblige à financer leurs actes. Et à l'inverse taper sur la plus petite entité du secteur en les punissant de ne pas le faire?

 

Durant ces dernières années les syndicats avaient demandé une renégociation ,aujourd’hui le silence est rompu et toute la profession , soutenue par l'ensemble du milieu paramédical se mobilise et cherche une solution.

 

La profession est en colère et beaucoup d'entre nous ont pris la décision d'appliquer la codification AMP pour faire pencher la balance sur le calcul des cotisations d'assurance maladie.

L'AMP , notre tarif de remboursement des soins de pédicurie sur prescription médicale existe depuis plus de 40 ans , sans aucune revalorisation,et depuis tout ce temps , les pédicures podologues ne l’appliquaient pas car il en aurait coûté tellement d'argent à l'assurance maladie ( coût social, consultation préalable chez le médecin traitant et coût administratif car feuilles de soins à traiter).

 

Aujourd’hui, il paraîtrait normal de s'en servir ,moyennant un coût de quelques millions d'euros aux caisses de l'assurance maladie annuellement et d'annuler progressivement le bénéfice engendré par cette taxe.

 

Aujourd'hui un pédicure podologue est obligé d'augmenter ses tarifs régulièrement pour faire face aux charges en constante augmentation , aux coûts de fonctionnement d'un plateau technique obligatoire ( achat d'autoclave et de consommables à notre seule charge) et prive alors sa propre patientèle d'une offre de soin à sa portée.

 

En conclusion, les 11695 pédicures podologues que nous sommes vous remercions de nous avoir lu, et vous invitons à nouveau a prendre part à nos réflexions.

Nous voulons garder confiance en vos institutions et vous demandons de bien vouloir nous répondre.