SYRIE. DISPARITION D’UN MILITANT ÉTUDIANT KURDE

Le militant étudiant Jaqar Khoen Mullah Ahmed, qui appartient à la minorité kurde de Syrie, a été
vu pour la dernière fois le 3 mars. On craint qu’il ait été arrêté par les forces de sécurité. Si c’est
le cas, bien que celles-ci nient le détenir, cela signifie que cet homme fait l’objet d’une disparition
forcée. Il risque d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.

Jaqar Khoen Mullah Ahmed est étudiant à l’université d’Alep. Il a été vu pour la dernière fois le 3 mars 2012, au
moment où il a quitté l’appartement où il vit avec d’autres étudiants. Un contact a affirmé à Amnesty International
que lorsque cet homme est sorti de chez lui, des agents de sécurité lourdement armés mais inconnus ont fait une
descente à son domicile et ont emporté son ordinateur portable. Jaqar Khoen Mullah Ahmed a déjà été arrêté
et détenu pendant une dizaine de jours en raison de son implication dans des activités militantes étudiantes,
notamment concernant les droits des Kurdes. Il avait déménagé récemment par peur d’être de nouveau arrêté.

Le 5 mars, des agents de la Sécurité militaire ont rendu visite à sa famille à El Qamishli, dans le nord-est de la
Syrie. Ils ont posé des questions concernant ses activités, son âge et l’enseignement qu’il suit. Lorsque sa famille
a demandé où il était, les agents ont nié le détenir et ont insisté sur le fait qu’ils menaient une simple enquête
de routine. Les proches de Jaqar Khoen Mullah Ahmed n’ont reçu aucune information concernant son sort ou
l’endroit où il se trouve depuis le 3 mars mais selon eux, les renseignements dont ils disposent suggèrent qu’il a
été interpellé.

Si cet homme est détenu par les forces de sécurité, les autorités doivent immédiatement informer sa famille de
l’endroit où il est incarcéré, lui permettre d’entrer en contact avec elle et veiller à ce qu’il puisse s’entretenir avec
un avocat et bénéficier des soins médicaux nécessaires. Jaqar Khoen Mullah Ahmed doit être relâché, à moins
qu’il soit inculpé d’une infraction reconnue par la loi et jugé dans le respect des normes internationales d’équité des
procès. S’il est détenu pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de réunion, Amnesty
International le considérera comme un prisonnier d’opinion et réclamera sa libération immédiate et inconditionnelle.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES
MENTIONNÉS CI-APRÈS, en arabe ou dans votre propre langue :
faites part de votre inquiétude quant au fait que personne n’a vu Jaqar Khoen Mullah Ahmed depuis le 3 mars
et que les circonstances laissent penser qu’il a été placé en détention par les forces de sécurité syriennes ;
soulignez que le fait de cacher le sort et le lieu de détention d’une personne est interdit par le droit international,
et appelez les autorités à révéler de toute urgence où se trouve Jaqar Khoen Mullah Ahmed ;
demandez-leur de lui permettre de contacter sa famille, de veiller à ce qu’il puisse s’entretenir avec un avocat
et bénéficier de soins médicaux sans délai, et de s’assurer qu’il ne soit pas victime de torture ou d’autres mauvais
traitements ;
précisez que si cet homme est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté
d’expression et de réunion, il doit être libéré immédiatement et sans condition. Dans le cas contraire, il doit être
inculpé d’une infraction reconnue par la loi et jugé conformément aux normes internationales en matière d’équité
des procès.