Tunisiens binationaux et mi citoyens.

 

 

 

Ainsi, dans ma Tunisie nouvellement affranchie,  les Tunisiens ayant une seconde nationalité sont amputés d’une partie de leurs droits civiques.

Voici donc le Tunisien « pure souche » qui fait son apparition sur la scène post révolutionnaire et contraste avec une grande partie des Tunisiens « autres », faisant d’eux des citoyens de pacotille!

 

Le ministre de l’intérieur Mr Errajhi lors d’une conférence de presse a clairement signifié l’impossibilité pour un binational de fonder un parti ou de faire partie de son bureau politique au vu de la loi actuelle sur la constitution des partis.

 

Cela a trois implications :

 

  1. Que les lois d’antan restent toujours en vigueur malgré l’affirmation de Mr Beji Caid Essebsi : la constitution « scélérate »  étant caduque de facto, les institutions et lois en découlant le « seraient » aussi. Le printemps aura duré le temps d’un discours.
  2. Que ces lois auxquelles on se réfère encore  sont bafouées quand cela arrange, Ennahda (Ex Mouvement de la Tendance Islamique) obtient un visa malgré l’interdiction pour un parti de se référer à des principes religieux dans son programme ou ses principes et appliquées quand cela dérange et je me réfère sur ce point à la polémique sur les ministres binationaux.
  3. Que les « binationaux » sont des citoyens déchus d’une partie de leurs droits civiques.

 

Nous avons une occasion historique d’écrire une page de l’histoire et nous l’inaugurons par une discrimination, une stigmatisation et l’opprobre d’une partie de la population !

 

La citoyenneté serait donc inversement proportionnelle au nombre de passeports que nous avons ?

Le premier ministre Benjamin Netanyahou Israélo Américain représente t il un danger pour le pays qu’il dirige et a dirigé à cause de sa bi nationalité ?

 

Nous nous sommes révoltés chacun à sa façon, à sa manière au nom d’un idéal universel : celui de liberté et de la dignité.

 

Aujourd’hui, je dois boire mon indignité et accepter l’étoile jaune que me font porter des lois scélérates qui ont souillé mon pays et qui continuent à sévir.

 

Tuniso-Français j’ai été, en partie, déchu de mes droits civiques, et cela je ne saurai l’accepter non pas uniquement pour moi mais aussi pour ce pays qui mérite mieux que les relents scélérats et  nauséabonds d’une histoire honteuse.

 

J’appelle tous les Tunisiens, mi citoyens comme moi à signer cette pétition afin que la révolution de la dignité ne soit pas synonyme de notre indignité.

 

Dr Walid Alouini