Vieux-Terrebonne : modifions le règlement 1001-304 pour un quartier où il fait bon vivre

Monsieur le maire de Terrebonne, Marc-André Plante,

Monsieur le directeur de l’urbanisme durable, Michel Larue,

Au printemps et au début de l’été, nous avons été échaudés par deux projets dans le Vieux-Terrebonne. Le premier est celui derrière le 251, rue Laurier, où un immense bâtiment à l’architecture démesurée est venu engloutir une maison patrimoniale et faire de l’ombre pour toujours dans la cour de Ginette Laverrière. Le deuxième est celui du Xavier, en annexe au restaurant Le Folichon, accepté sans consultation par le conseil municipal, alors qu’il s’agit du plus beau et ancien coin de rue de Terrebonne et que le nouveau bâtiment aura un impact négatif sur l’ambiance de la terrasse du restaurant Le Divin Tandem.

Pour éviter d’autres situations semblables, nous avons formé un groupe de citoyens pour analyser en profondeur les 183 pages du règlement 1001-304 et pour vous partager notre vision et nos inquiétudes afin que la Ville prenne des décisions qui correspondent réellement aux nécessités des résidents du Vieux-Terrebonne.

Nous ne voulons pas que ce règlement permette une densification du quartier qui se fasse au détriment des résidents qui jouissent de la lumière qui entre chez eux, de la vue que certains peuvent avoir sur la rivière des Mille-Îles, de la fraîcheur apportée par les arbres qui ont poussé sur de grands terrains, etc. Nous tenons aussi à l’harmonie des paysages historiques et culturels qui font du Vieux-Terrebonne un lieu unique. De plus, nous ne voudrions pas ébranler l’équilibre fragile entre le quotidien paisible des résidents et l’effervescence des soirées dans les bars et restaurants.

Ainsi, voici les demandes de modifications qui permettraient à la fois de créer de nouveaux espaces et de façonner le Vieux-Terrebonne de sorte qu’il fasse encore bon y vivre dans 25 ans. Loin d’un statu quo, c’est ce que nous entendons par urbanisme « durable » :

  • Les mezzanines intérieures et extérieures doivent être considérées comme des étages dans toutes les zones;
  • La hauteur maximale de toutes constructions, existantes ou à construire, ne peut dépasser la hauteur du plus haut bâtiment dans la zone où ce terrain est situé.
    • Exception 1 : pour la zone où est située l’ancienne usine de la rue Chapleau (9461-55), la hauteur de tout nouveau bâtiment ne devrait pas être de plus de 3 étages, avec un maximum de 10,5 mètres de haut (hauteur de l’ancienne usine Globe Shoe), la hauteur absolue ayant préséance sur le nombre d'étages;
    • Exception 2 : pour la zone où est situé le pont Sophie-Masson (9461-62), la hauteur de tout nouveau bâtiment ne devrait pas être de plus 2 étages, avec un maximum de 7 mètres. Mieux, cette « porte d’entrée » de la ville, qui a besoin de sa magnifique verdure de chaque côté, devrait être réservée pour l’aménagement d’un parc municipal prolongeant le parc Sophie-Masson.
  • L’occupation maximale de toutes nouvelles constructions dans toutes les zones doit être de 40 % ou égale au bâtiment précédemment construit sur le terrain afin de protéger le couvert arborescent, qui nous est si cher;
  • Les marges arrière de toutes nouvelles constructions doivent être de 6 mètres et de 2 mètres à l’avant dans toutes les zones sauf pour la zone où est située l’ancienne usine de la rue Chapleau (9461-55) où elle devrait être de 9 mètres à l’arrière afin de créer une zone tampon avec les maisons de la rue Louis-Lepage et de 3 mètres à l’avant afin de pouvoir créer un couloir végétal. Les autres marges doivent être de 1,5 mètre. Aucune nouvelle construction ne doit être permise en cour arrière ou latérale si elle est localisée à plus de 18,2 mètres de la limite cadastrale de la rue située en façade;
  • La zone 9461-248 doit se terminer à l’est au restaurant Agave afin que la zone voisine, à l’est, soit beaucoup plus restrictive commercialement, notamment en empêchant qu’il y ait de nouveaux bars, restaurants, brasseries, tavernes et auberges;
  • Les terrasses de bars, restaurants, brasseries, tavernes et auberges ne doivent pas être autorisées dans les marges arrière et latérales adjacentes à une résidence;
  • La possibilité d’agrandissement de l’hôtel de ville (zone 9461-240) doit respecter l’intégrité patrimoniale de ce lieu enchanteur en raison de la nature abondante près de la berge;
  • Ajouter que le principe des droits acquis pour toutes constructions existantes ne soit pas modifié dans toutes les zones;
  • Ajouter qu’aucune dérogation mineure au règlement 1001 ne doit être permise dans le futur dans toutes les zones.

Nous espérons que vous serez à l’écoute des citoyens et que vous ferez les modifications demandées au règlement.

Cordiales salutations,

Le groupe Protection du patrimoine architectural du Vieux-Terrebonne : Olivier B. Brault, Réjean Chayer, Estelle Couillard, Dannie Desjardins, Jean-François Di Pietro, François Duval, Cathy Landry, Nicole Martin, Charles Messier, Amélie Villeneuve.