Bakoko et non Bekoko: Exigeons la fin de l'Epuration toponymique

Préambule

Un toponyme est un nom propre désignant un lieu.
Au-delà de sa fonction usuelle d’indication signalétique, un toponyme est un élément culturel et un repère historique très important en ce qu’il est un témoin et héritage de l’histoire d’un pays, d’une communauté ou d’un lieu quelconque, « appartenant à la mémoire collective et constituant un élément patrimonial ».
Il peut " évoquer des événements ou usages anciens".
Aussi la toponymie est-elle très utile aux anthropologues pour l’étude des migrations et du peuplement.
Un toponyme a donc trait à l’ancienneté, il a une signification, une origine (étymologie), une évolution, un rapport avec la langue parlée, des contextes et motivations de leur détermination, un impact sur la société.
Il répond aux caractéristiques géographiques, naturelles ou culturelles d’un endroit.
Les noms de nos quartiers, villages, villes et lieux significatifs répondent à ces caractéristiques, et sont généralement issus de noms de personnes les ayant fondés ou marqués, de famille ou de tribu. Certains, surtout dans les métropoles, sont souvent substitués aux appellations diverses popularisées ou du fait d’une toponymie de décision (acte officiel).
La toponymie, dit-on, a « une dimension éminemment politique. Un nom de lieu est de lui-même un enjeu en ce que son choix met en présence des acteurs, des projets, des conceptions et des représentations différents potentiellement conflictuelles ».
Aussi peut-elle être politiquement instrumentalisée « que ce soit pour marquer de façon symbolique et mémorielle un territoire, ou le banaliser et le déshistoriser ».
On peut donc en arriver à nettoyer un toponyme afin de « supprimer du champ de mémoire tout ce qui pourrait aller à l’encontre de la définition » qu’on voudrait donner aujourd’hui et demain.
Le Cameroun dispose t-il d’une « autorité toponymique nationale » comme l’ont préconisé les Nations Unies depuis 1959 ?
Quelque soit le cas, l’Administration doit être garante des toponymes, surtout lorsqu’ils figurent dans les cartes officielles.
Elle ne doit pas par paresse, négligence ou ignorance de ses agents, procéder consciemment ou inconsciemment à l’épuration toponymique surtout lorsqu’elle défavorise un groupe ou communauté par rapport à un autre, fût-il moins visible.
L’Etat est garant de tout dans une république qui se veut un.
C’est le cas du toponyme Bakoko inscrit sur la carte au 1/50.000è NB-32-IV Buea-Douala 2a du village Yapaki du Canton éponyme, abusivement et subtilement transformé en Bekoko, nom d’un village voisin du Canton frère Pongo, que ni la proximité géographique ou phonétique ne justifie.
Que l’Administration qui se doit d’être pointilleuse sur les toponymes à cause du caractère éminemment politique et technique de ses projets découlant d’étude sérieuses ou supposées telles, les journalistes qui ont aussi pour rôle de former, que ceux-ci en arrivent à écrire, répéter de façon récurrente et d’autorité cette imposture qui cause tout au moins un grave préjudice moral à une communauté peut témoigner du sérieux de la gouvernance de ce pays.
Il n'y pas de honte à reconnaître une erreur et de la réparer.

 

 

Pétition

Nous, Signataires de la présente pétition,
Exigeons à l’Administration, aux Communicateurs et à toute personne de bonne foi mais aussi aux Sociétés citoyennes installées au lieu communément et paresseusement appelé BEKOKO sur la Nationale N°3 autour du Pesage routier, de cesser de procéder à l’épuration toponymique en désignant ainsi de façon récurrente et triviale du toponyme BAKOKO dans le Canton Bakoko inscrit sur la carte au 1/50.000è NB-32-IV Buea-Douala 2a, toponyme traditionnel et officiel Consacré.
Aussi le Carrefour Bekoko doit-il retrouver son appellation originelle et originale de Carrefour BAkoko.
Bakoko, not Bekoko. And justice has been done, It's only fair.


Faustin Ekotto Eboa    Contacter l'auteur de la pétition