Droit de la nationalité : appel citoyen de Français du Monde-ADFE

J'ai acquis la nationalité française en épousant un binational, lui-même né en France, d'un père étranger et d'une mère française, dans cette douce France tant chantée par Charles Trenet. Qu'en reste-t-il? Pas grand chose. A l'époque, demander la nationalité française signifiait perdre la sienne d'origine. Mon beau-père avait donc dû renoncer, à son grand regret, à devenir français, le spectre de la Seconde Guerre Mondiale étant par trop menaçant, il avait jugé plus utile de conserver sa nationalité, son pays n'étant alors pas partie à ce conflit. En ce qui me concerne, j'étais très fière d'obtenir la nationalité d'un grand pays marqué par une Histoire remarquable de luttes pour la conquête du droit et de la justice et dont les traditions, la culture, la langue, la diplomatie, et bien sûr la cuisine, ont vu leur réputation faire le tour de la planète. Dommage que des ultra nationalistes aient l'horizon à ce point borné par la ligne bleue des Vosges. Ce qui fait l'intérêt d'une nation, c'est justement le mélange, le brassage culturel, apports indispensables à l'amélioration et qui ne menacent aucunement la souveraineté d'un Etat. Cessons de sonner l'alarme sécuritaire à tout va. Ouvrons les yeux et restons vigilants sur les dangers d'une telle dérive.