PETITION DE SOUTIEN au CIRQUE TZIGANE ROMANES


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/ #2245 PLUS JAMAIS ÇA !

2012-11-01 18:07

DES CAMPS DE CONCENTRATION EN FRANCE
Les Tsiganes furent, comme les Juifs, interpellés et mis dans des camps.

Le camp de concentration pour Tsiganes de Montreuil-Bellay (http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/Camp-concentration-Tsiganes-Montreuil.jpg)

Ces camps furent rapidement détruits et oubliés après la guerre. Il fallut attendre 1985 pour qu'une plaque soit apposée à Poitiers :

http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/camp-poitiers-plaque1985.jpg

Plus tard, en 1994, une plaque additive fut apposée, qui évoquait le fait que ces crimes contre l'humanité avaient été « commis sous l'autorité de fait de l'Etat français ». En effet, ces camps étaient administrés, gardés par le régime de Vichy.
Une extermination qui a touché toute l'Europe
L'exemple du camp de Jasenovac, en Croatie

Quelques Tsiganes ont été mis au travail dans le camp III C, nommé le camp tsigane. Les autres ont été exterminés à leur arrivée ou peu après. Les Tsiganes épargnés pour servir de main-d'œuvre devaient travailler dans une usine de briques, une scierie et devaient creuser des canaux d'irrigation. Ils finissaient également par mourir, battus à mort, de faim et d'épuisement.
Les Tsiganes vivaient dans des tentes ou à ciel ouvert, affamés et les pieds nus, au soleil et sous la pluie. La nourriture qu'ils recevaient était pire encore que celle des autres détenus et les oustachis [les nazis croates] prenaient un plaisir particulier à les frapper et à les fouetter. La nuit tombée, ils en sortaient quelques-uns du camp pour les tuer. Certains détenus non tsiganes ont essayé de cacher les Tsiganes des oustachis. Parmi eux, il y avait un violoniste du nom de Jovanovic. Mais le commandant du camp, Filipovic, l'a alors découvert et tué. L'hôpital du camp ne recevait pas de Tsiganes. Le prêtre des oustachis, surnommé père Satan, avait ordonné que tous les Tsiganes malades soient exécutés.
Certains des Tsiganes arrivés à Jasenovac étaient musiciens. Les oustachis ont créé plusieurs groupes de musiciens tsiganes. En juin 1942, les Tsiganes et d'autres prisonniers ont été forcés à jouer en concert. Ils ont été tués juste après.
Les conditions de vie du camp III C étaient si terribles que l'on devait nettoyer le camp tous les matins de quelque 40 corps de détenus qui étaient morts de froid.
Bozidar F travaillait à la blanchisserie du camp. Il avait pu cacher son identité. Un autre Tsigane — un violoniste du nom de Vaso — jouait dans l'orchestre du camp. Ces deux Tsiganes ont été les seuls, avec deux Tsiganes allemands de Thuringe qui avaient travaillé dans une foire comme avaleurs de feu, à survivre au carnage jusqu'aux derniers jours du camp.

L'extermination à Ustice et à Gradina

Un survivant, Dusan Culum, raconte :

Tous les jours, six à douze wagons de Tsiganes arrivaient à Jasenovac. Ils devaient débarquer du train devant le camp et s'asseoir par terre. Le commandant du camp, Luburic, ou d'autres responsables oustachis leurs désignaient l'endroit où ils seraient installés pour travailler. Les oustachis prenaient d'abord les hommes et leur racontaient qu'ils seraient envoyés en Allemagne. Ils leur faisaient chanter "Béni soit Pavelic" [chef nazi croate] en les embarquant. Ils les faisaient monter sur des radeaux pour traverser le fleuve jusqu'à Ustice et les plaçaient dans des maisons dont les occupants serbes avaient été tués. Les maisons étaient entourées de barbelés et formaient un petit camp. Puis les oustachis tuaient les Tsiganes avec des maillets et les enterraient dans les jardins. Après avoir tué les hommes, ils revenaient et tuaient les femmes et les enfants.

A d'autres arrivants, ils ont raconté qu'ils seraient envoyés en Bosnie et installés sur les terres des partisans qui s'étaient enfuis dans la forêt.
"Que Dieu vous bénisse", a dit une femme tsigane, en entendant cela.
Les Tsiganes ont tous traversé le fleuve sur des radeaux pour atteindre Ustice. Les hommes ont été emmenés sur la rive, attachés par cinq et tués. Les oustachis sont ensuite revenus pour tuer femmes et enfants.
Lorsque la capacité d'extermination du camp d'Ustice s'est avérée insuffisante par rapport au nombre de prisonniers arrivant à Jasenovac, un nouveau centre d'extermination a été ouvert à Gradina. Un groupe a ainsi été emmené directement du train vers Gradina — hommes, femmes et enfants — sans même passer par le camp de Jasenovac. On leur avait ordonné de chanter durant la marche des chansons que l'on chantait à l'occasion des mariages. A leur arrivée à Gradina. ils ont été exécutés et enterrés dans des fossés.
Un survivant décrit la façon dont un autre convoi de femmes et d'enfants a été emmené en péniche à Gradina. Des détenus y avaient déjà creusé une fosse. Les femmes étaient emmenées vers la fosse en groupe puis individuellement jusqu'au bord où elles étaient abattues. Puis le groupe préposé au travail a dû creuser une autre fosse.
Les vêtements des Tsiganes assassinés étaient envoyés à une usine de confection dans le camp et de là vers une usine à Zagreb, dont le propriétaire était Pripic.
Certains Tsiganes creusaient les tombes. Par périodes, les travailleurs de ces groupes étaient abattus, et un nouveau groupe formé. En 1945, le dernier de ces groupes a été abattu, et aucun témoin n'a donc survécu.

http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/tzigane-tatouage.jpg
http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/enfants-tsiganes.jpg

Furent exterminés :

* plus du quart des Tsiganes de France ou de Hongrie,
* près de la moitié des Tsiganes de Yougoslavie ou de Lettonie,
* les trois quart des Tsiganes d'Allemagne ou de Belgique,
* la totalité des Tsiganes des Pays-Bas, du Luxembourg et de Lituanie .

Le racisme contre les gitans, tsiganes, gens du voyage a continué après la guerre, et de nos jours encore...