NON POUR LA LIBÉRATION DE GUY TURCOTTE

Les troubles psychiques graves peuvent sans aucun doute affecter le jugement, le contact avec la réalité et la conscience réelle d'une personne qui pose un geste meurtrier, mais il n'en demeure pas moins que cette personne, comme nous tous, est responsable de qui elle est, de ses fragilités, de son inconscience et des comportements qui résultent de ses troubles de personnalité.

Si l'emprisonnement d'une personne jugée malade mentalement n'est pas nécessairement une option, la perspective d'une libération à court terme ne rend justice ni à l'auteur d'un acte criminel ni à la société. Dans un tel cas, la réclusion en milieu psychiatrique, et ce, pour plusieurs années, serait de nature à signifier qu'une telle personne est responsable des gestes qu'elle a commis et qu'elle en est imputable, et ce, tout en lui assurant le traitement dont elle a besoin.

Une telle décision ne doit pas s'inscrire dans une perspective de vengeance non plus que de culpabilisation, mais plutôt dans une perspective de responsabilisation. C'est le rôle de l'institution de la justice de favoriser cette prise de conscience de notre responsabilité individuelle et de l'imputabilité de nos gestes et de faire en sorte, par ses jugements, que les citoyens quels qu'ils soient, sains d'esprit ou non, assument cette réalité. En cela, elle devrait être appuyée par une expertise cohérente des professionnels de la santé mentale.