ONU des Puissants/UN of the Powerful : Out of Africa !

English text below !

ONU des Puissants : Out of Africa !

Contre les ingérences extérieures et pour le respect de la Dignité et de la Souveraineté africaines


A peine refermée la page des commémorations des 50 ans d’indépendance-sans souveraineté, et comme pour couper l’élan à ceux des Africains déterminés à mettre fin à la continuelle domination du continent, celui-ci se trouve coup sur coup violemment agressé dans son aspiration à sa dignité et à la souveraineté de ses Etats. Après la Côte d’Ivoire, la Libye a été visée. L’humiliation et la soumission sont infligées aux Africains avec une volonté annihilatrice, en utilisant le même cadre : l’ONU. Ou d’autres espaces semblables (CPI, FMI, Banque Mondiale, etc.). A la commande : certaines puissances impériales (USA, France, Royaume-Uni) qui font de cette organisation un outil avant tout au service de leurs objectifs stratégiques, autant politiques qu’économiques.

Lors de la création de l’ONU, à la Conférence de San Francisco, le 26 juin 1945, l’un des buts fondamentaux définis dans sa Charte était de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». A la décolonisation, les « Pays non-alignés » (Egypte, Ghana, Ethiopie, Indonésie, Inde, etc.) pouvaient infléchir l’ONU dans le sens du soutien de ces droits. Avec le délitement et la disparition de ce groupe, l’organisation a pris une autre dérive.

L’ONU et l’Afrique : une dérive récolonisatrice et anti-africaine

- Dans la crise libyenne. L’Union Africaine en a été écartée de manière flagrante, humiliante. Ses solutions pacifiques étaient éloignées des objectifs de ceux qui, outrepassant la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, prise pour « protéger les populations civiles », ont décidé de mener une véritable guerre pour liquider purement et simplement un chef d´Etat africain et son régime. Dans ce but précis, ils ont confié le mandat d’une ONU créée pour promouvoir la paix à l’organisation militaire la plus puissante et la plus guerrière du monde, l’OTAN. Devenue armée de l’ONU et assurée d’une impunité totale, cette machine de guerre se livre depuis cinq mois et 7500 « missions » à un véritable carnage au sein de la population civile et contre les infrastructures, par ses bombardements sans discernement.

- Lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. La sacro-sainte règle de règlement pacifique de conflit a été également écartée d’emblée. L’ONU a vite servi de cadre à l’action militaire offensive de sa propre « force de paix », alliée à celle de l’ancien colonisateur du pays, la France, et à des rebelles suivistes, avec un seul objectif, quitte à désinformer massivement : nier toute souveraineté aux institutions en place afin de placer à la tête du pays un homme plus enclin à se soumettre aux ordres de la France. Soutenue par l’administration Obama, elle va ainsi tout mettre en œuvre pour légitimer, au moyen de l’ONU, son soutien aux rebelles sous le fallacieux prétexte de préservation des vies humaines. Alors que des atrocités massives ont été commises dans l’Ouest ivoirien, aucun militaire rebelle n’a été à ce jour inquiété par la CPI.

- Après la mise en place de la Cour pénale internationale (CPI). Non seulement parmi ses promoteurs les plus zélés figurent ceux qui n’y enverront jamais leurs ressortissants impliqués en Afrique dans des coups d´Etat, assassinats politiques, crimes de guerre ou génocide, de plus la prédominance Noire de ses nombreux prévenus démontre qu’il ne s’agit que d’un « tribunal pour Africains ». Des Africains insoumis. Force est de constater qu´aucun des dictateurs commanditaires ou organisateurs de crimes de guerre n`est inquiété par cette CPI.

- Face aux crimes de guerre et au pillage des ressources dans l’Est du Congo. Malgré ses propres rapports alarmants et accusateurs, l’ONU laisse faire. Les 30 000 hommes qu’elle y a déployés restent privés de toute option militaire contre divers groupes armés se livrant au pillage, à des massacres (plus de 6 millions de morts depuis 1998) et à des viols massifs et sauvages, principalement sur des femmes, parfois à deux pas des camps onusiens. La CPI ne s’y intéresse pas trop, afin de préserver intérêts et alliés des maîtres de l’ONU dans la région.

- Face au génocide du Rwanda. Sans y être impliquée directement, l’ONU a cependant laissé faire aussi. Au plus fort du génocide, elle a ordonné à ses 25 000 Casques bleus déployés sur place de ne pas intervenir. Ni contre les génocidaires, ni pour porter le moindre secours aux victimes, même quand elles frappaient aux portes des camps onusiens. Cette non assistance à personnes en danger contribuera à enfler le nombre du million de victimes du génocide.

- Déjà, lors de la crise du Congo (RDC) en 1960. Les forces onusiennes sollicitées par le 1er ministre Lumumba refuseront de se déployer au Katanga, riche province entrée en sécession avec l’aide de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. Lâché par l’ONU, cible d’un complot téléguidé par la CIA, Lumumba sera assassiné au Katanga. Sa mort précédera de peu l'assassinat du secrétaire général de l’ONU, le suédois Dag Hammarskjöld, très attaché à la souveraineté des nouveaux Etats africains.

L’ONU a sans doute besoin de l’Afrique. Mais, elle est dressée contre elle. L’Afrique aurait donc raison de se passer de l´ONU.

Ce que l’Afrique gagne principalement, en quittant l’ONU

L’Afrique se crée une opportunité historique de remodeler son destin. Collectivement ou individuellement, elle peut redessiner de nouveaux paramètres pour des relations internationales privilégiant avant tout le respect de la dignité africaine et de la souveraineté de ses Etats. En valorisant mieux les atouts de son potentiel économique, elle gagne les moyens concrets de ce respect. Aujourd´hui l’Occident ne se moque plus des Chinois devenus leurs créanciers.

L’Afrique cesse d’offrir sur un plateau d’argent, à ses agresseurs, maîtres de l’ONU, les outils de la démolition de sa dignité et de sa souveraineté. Les agressions et les assassinats des dirigeants peu soumis ne cesseront pas. La mise en péril de la prospérité de l’Occident, avec la montée en puissance des économies émergentes, va encore multiplier à travers l'ONU notamment la répression féroce de toute velléité d’indépendance, afin de créer, sauvegarder ou renforcer des positions privilégiées.

Ce que l’Afrique pourrait « perdre » principalement, en quittant l’ONU

L’aide multilatérale. Il s’agit d’un espace de mendicité avilissant, qui a fait du monde entier développeur patenté de l’Afrique. Pour un résultat nul. La Chine n’a jamais compté sur l’aide internationale. Thomas Sankara, au Burkina Faso, a réussi à s’en passer. A présent que des partenariats gagnants-gagnants sont enfin possibles, il n’y a nul besoin de mendier en étant assis sur de l’or, du pétrole, de l´uranium, du coltan, pour ne citer que quelques unes de ses richesses.

Un espace de dialogue international. Toutefois, les voix africaines ne comptent pas sur cet espace, ni pour les initiatives de paix, ni pour les politiques de développement. Comme sous la colonisation, les Africains n’y ont aucun mot à dire. Ils subissent la dictature des Puissants, notamment à travers la promotion de leur « démocratie » alibi à géométrie très variable.

Signez la pétition !

Comme l’a dit Lumumba, cet artisan et héros de l’émancipation africaine, l’histoire de l’Afrique n’a pas à être écrite à Washington, Londres, Paris ou New York, avec foison de mensonges révisionnistes. C’est aux Africains eux-mêmes d’écrire dignement leur histoire, y compris celle de leur cheminement démocratique !

S’inscrivant dans la même vision, devant l’affront subi en Côte d’Ivoire et en cours en Libye, l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki appelle tous les Africains à « défendre leurs intérêts face à l’Occident » et à « manifester massivement leur refus des ingérences extérieures et leur droit à décider de leur avenir ». Il y va de la dignité, de la souveraineté, de la survie de l’Afrique.

Par la présente pétition, manifestons ce refus et ce droit. Sinon, pour ouvrir un impératif débat sur le bien-fondé d’une présence africaine au sein d’une organisation n’ayant pour l’Afrique d’autre perspective que soumission, humiliations, recolonisation.

CRAN, Berne, 24 août 2011

Contact : cran02@bluewin.ch   -   www.cran.ch

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UN of the Powerful: Out of Africa!

Against Foreign interferences and for the respect of African Dignity and Sovereignty

Just after closing the page of the commemorations of 50 years of African “independences”, and as a will to stop the momentum of those Africans determined to put an end to this continuous domination, the continent is once again violently blocked in its aspiration for Dignity and Sovereignty. After Ivory Coast, Libya has been targeted. Humiliation and submission are imposed to Africans with the will to eradicate them. In doing so, the same framework is constantly used: the United Nations Organization (UNO). Or other similar spaces (International Criminal Court - ICC, International Monetary Fund, World Bank, etc.). Those commanding these organizations are some imperial powers (United States, France, United Kingdom) who make them a tool to serve above all their strategic objectives, both in political and economic terms.

When the UNO was established at the San Francisco Conference on June 26, 1945, one of the fundamental purposes set out in its Charter was "to develop friendly relations between nations based on the respect of the principle of equal rights of peoples and their right to self-determination". At decolonization, the "Non-Aligned" countries (Egypt, Ethiopia, Ghana, India, Indonesia, etc.) could influence the UN in the direction of supporting these rights. After the disappearance of this group, the UN took another drift.

The UN and Africa: a re-colonization and anti-African drift

- In the Libyan crisis. The African Union, a legitimate interlocutor impossible to circumvent, has been ousted flagrantly and with humiliation. African solutions were too peaceful and far from the objectives of those who decided to conduct a real war in order to liquidate an African Head of State and his regime. In doing so, they went beyond the resolution of the UN Security Council which was taken to “protect civilians”. For this purpose, they transferred the mandate of an organization created to promote peace to the most powerful and war promoter military organization of the world, the NATO. It became a UN army and was given complete impunity. This war machine has been engaged for six months and carried out more than 7500 "missions" in a real slaughter against the Libyan civilian population and infrastructures through its indiscriminate bombing.

- During the post-election crisis in Ivory Coast. The holy rule of peaceful conflict settlement was also rejected immediately. The UN has quickly provided the base for an offensive military action through its own "peacekeeping forces", combined with forces from the country's former colonizer, France, and the allied rebels. All these forces had only one objective which even reached the point of massive disinformation: to deny sovereignty to the institutions in place and to put as head of state a man who is more inclined to comply with the orders of France. Supported by the Obama administration, France made every effort to legitimize, through the UN, its support to the rebels under the false pretext of safeguarding human lives. While mass atrocities were committed in Western Ivory Coast, no rebel has so far been taken up to now to the ICC.

- After the establishment of the International Criminal Court (ICC). Among its most zealous promoters are those who will never send to this ICC their nationals involved in coups, political assassinations, war crimes or genocide in Africa. In addition the predominance of Africans among the accused in the ICC shows that it is only a "court for Africans”, in fact for those Africans defying the Masters of the World and of the UN. None of the African dictators who sponsor or organize war crimes, but who are obedient servants of these Masters, are worried by the ICC.

- Facing war crimes and looting of resources in Eastern Congo. In spite of its alarming and accusatory reports, the UN remains very passive. The 30,000 men deployed in the region are deprived of any military option against various armed groups engaged in lootings, massacres (over 6 million deaths since 1998) and mass and wild rape, mainly against women, sometimes just two steps away from the UN camps. The ICC is not very interested in all this in order to preserve the local interests of those who dominate the UN and to protect their allies in the region.

- Facing the genocide in Rwanda. Without being directly involved, the UN nevertheless applied the same laissez-faire policy. At the height of the genocide, the UN ordered its 25,000 peacekeepers deployed in Rwanda to not intervene, neither against the perpetrators of the genocide, nor to bring any help to the victims, even when they were knocking at the doors of the UN camps. This non-assistance to people in danger contributed to inflate the number of victims of the genocide to one million.

- Already, at the time of the Congo crisis (DRC) in 1960. The UN forces requested by the Congolese Prime Minister Lumumba refused their deployment to Katanga, the rich province driven into secession with the help of Belgium, the former colonial power. Abandoned by the UN and target of a remote-controlled CIA conspiracy, Lumumba was assassinated in Katanga. This happened shortly before the assassination of the Secretary General of the UN, Dag Hammarskjöld from Sweden, who was very attached to the sovereignty of the new African states.

The UN undoubtedly needs Africa. But the UN stands up against this continent. Africa would do right to be without the UN.

What Africa gains primarily by leaving the UN

Africa creates an historic opportunity to reshape its destiny. Collectively or individually, African States can re-design new parameters of international relations privileging above all the respect of African dignity and sovereignty. By making better use of the strengths of its economic potential, Africa can gain respect through these concrete tools. Today the West does not make fun of the Chinese any more who have become their creditors.

Africa ceases to offer on a silver plate to its aggressors, masters of the UN, the tools to destroy its dignity and sovereignty. The violence against and the assassinations of defiant African leaders will not stop. The threat to Western prosperity, with the rise of strong emerging economies, will increase through UN particularly the fierce repression of any attempt to gain independence, in order to create, safeguard or reinforce privileged positions.

What Africa could primarily "loose" by leaving the UN

Multilateral aid. But it is about a humiliating space for begging, which gave the licence to the whole world to develop Africa, with no real result. China has never relied on international aid. Thomas Sankara has succeeded to avoid it also in Burkina Faso. Now that the win-win partnerships are finally possible, African States should reinforce their bargaining power. There is no more need to beg while sitting on gold, oil, uranium or coltan, to quote only some of Africa’s wealth.

An international space for dialogue. However, African voices do not count on this space, neither for peace initiatives, nor for development policies in Africa. As under colonization, Africans have no word to say. They are submitted to the dictatorship of the powerful states within the UN, especially when they are promoting their alibi-"democracy" with very variable geometry.

Sign the petition!

As said Lumumba, architect and hero of African emancipation, the history of Africa is not a history to be written in Washington, London, Paris or New York, with plenty of revisionist lies. It is up to the Africans themselves, with dignity, to write their History, including the marching towards democracy!

Along the same vision and facing the affront experienced in Ivory Coast and currently in Libya, the former South African President Thabo Mbeki called on all Africans to "defend their interests against the West" and to "massively express their rejection of foreign interferences and their right to decide  their own future”. It is a matter of dignity, sovereignty and survival for Africa.

Through this petition, let us express both this rejection and this right. If not, let us open an imperative debate on the benefits of an African presence in an organization that offers Africa only a perspective of submission, humiliation, and re-colonization.

CRAN, Bern, 24 August 2011

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Contact : cran02@bluewin.ch   -   www.cran.ch