PETITION CONTRE L’UTILISATION DU CYANURE A BAKUDOU

 « Notre environnement et notre santé ne sont pas à vendre »

NOUS :

ELUS ;
NOTABLES ;
FILLES ET FILS DU DÉPARTEMENT DE LEKOKO ;
FILLES ET FILS DU GABON ;
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ;

Devant la mémoire du temps et les valeurs de la République Gabonaise, convoquons la conscience collective face au danger que représenterait l’utilisation du cyanure par REG, filiale de MANAGEM, dans l’exploitation de la mine d’or de Bakoudou.

Sous le fallacieux prétexte d’une augmentation de sa production de 10%, MANAGEM a cru en effet devoir solliciter du Gouvernement de la République Gabonaise, une autorisation d’augmenter son capital pollution, au mépris des lois et principes qui fondent le pacte Républicain.

Sur le terrain du Droit, Nous dénonçons le vice de forme dans la procédure initiée par MANAGEM, car l’étude d’impact environnemental avait été réalisée postérieurement à la signature de la convention minière d’une part. D’autre part, en sus des entorses faites au code du travail et à la réglementation douanière en vigueur en République Gabonaise, Nous relevons que la demande d’autorisation d’utiliser le Cyanure formulée par MANAGEM intervient en cours d’exploitation du titre minier, de sorte qu’il est constant que la société MANAGEM semble agir en dehors des lois en vigueur en République Gabonaise et de l’orthodoxie des procédures en matière environnementale.

Sur un autre plan, Nous relevons que le Département de LEKOKO semble devenir depuis bien longtemps le champ d’expérimentation des politiques d’exclusion économique et sociale, avec notamment le départ de la COMILOG et la démission de l’Etat dans le développement et la survie du Parc de la LEKEDI.

L’exploitation de la mine d’Or de Bakudou qui aurait due sonner le renouveau économique du Département de LEKOKO, semble aujourd’hui ouvrir avec le projet d’utilisation du Cyanure, une nouvelle phase du processus de punition des populations dudit Département, à travers la destruction de leur environnement immédiat, de l’écosystème et les conséquences certaines sur leur santé et la fertilité des sols.

Ce projet d’utilisation du Cyanure dont les conséquences sur les eaux souterraines, et la qualité de l’air ne sont plus à prouver, est un danger qui hypothèque l’avenir du Département de LEKOKO et des générations futures.

Nous avons déjà eu l’occasion de manifester en 2012 notre ferme opposition à l’utilisation de ce mercenaire des écosystèmes, dont les effets sur la santé des populations et la fertilité des sols ont été éprouvés à travers des pays plus développés que le Gabon.

Notre détermination et notre conviction face à ce qui apparait comme une épreuve de force de MANAGEM, nous sont données par l’amour que nous avons pour la terre de nos ancêtres, la primauté que Nous accordons à la dignité humaine sur quelques profits éphémères que ce soit et l’attachement aux valeurs qui fondent tous les peuples de la forêt.

Les différents procédés de traitement du cyanure utilisés dans des projets miniers partout à travers le monde (Guyane, Chine, Roumanie etc.), ne laissent aucun doute sur ce qui s’y est déjà passé ou ce qui se passera dans un avenir proche dans le Département de LEKOKO.

Les précédents en matière de pollution par la COMILOG et la COMUF sont des références actuelles et plus proches de nous s’agissant de la prudence avec laquelle il convient d’apprécier la rhétorique des exploitants miniers en République Gabonaise, mais surtout par rapport à la vulnérabilité de notre pays face à l’exploitation irresponsable des ressources minières.

Le principe de précaution consacré par le Code de l’environnement Nous commande donc, compte tenu de l’absence de normes clairement définies par l’Agence Gabonaise de Normalisation notamment et des insuffisances du cadre réglementaire relatif au contrôle des procédés d’utilisation du Cyanure au Gabon, d’appeler de la part du Gouvernement de la République Gabonaise, la décision la plus sage et responsable qui soit : L’INTERDICTION DE L’UTILISATION DE CE PRODUIT HAUTEMENT NOCIF POUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTÉ DES POPULATIONS.

Nous rappelons à la sagesse du pouvoir exécutif et à la conscience collective, qu’il est admis en tout lieu de la planète, que « LES RIVIÈRES N’ONT PAS DE FRONTIÈRE », de sorte que la pollution des eaux du Département de LEKOKO implique celles des Départements environnants, et partant du haut Ogooué. Il s’agit donc en l’espèce d’une cause d’intérêt national, qui doit appeler la mobilisation de tous.

Il est par ailleurs une vérité en terre Nzébi, que les dépositaires du pouvoir traditionnel parmi les signataires de la présente pétition, Nous commandent de rappeler à la conscience collective et au gouvernement en particulier: « ON NE LANCE PAS DE PROJECTILES DANS LA FORET OU ON VA CHASSER LE GIBIER ».

Des personnes aussi raisonnables n’entreprennent pas une démarche semblable à la notre sans nécessité, et des personnes aussi exercées que Nous à la résignation et à la patience ne s’y résoudraient pas si leurs devoirs même ne les y contraignaient pas.

L’ouverture de la procédure initiée par MANAGEM dans la foulée de l’engagement en faveur de la protection de l’environnement réaffirmé par son Excellence Monsieur le Président de République à l’occasion du sommet de la COP21, renforce la conviction des populations quant à la contradiction entre le projet initié par MANAGEM et la politique du Gouvernement en matière environnementale.

En d’autres termes, toutes les conditions sont réunies en l’état actuel, pour ne pas donner suite à la demande formulée par MANAGEM.

Il est tout lieu pour Nous, de rappeler à toutes fins utiles que d’autres ont asphyxié la Société d’exploitation du parc de la LEKEDI, mais Nous n’avons rien dit ;

que MANAGEM a fait le choix d’installer ses équipes dans la forêt primaire, loin des populations, au risque de les voir bénéficier de leurs infrastructures, mais Nous n’avons rien dit ;

que MANAGEM expose la santé de nos compatriotes qui y travaillent au mépris des règles d’hygiène et de sécurités au travail, mais Nous demeurons passifs ;

que l’Etat n’a aucune lisibilité sur les quantités d’or réellement produites, mais Nous demeurons dociles ;

que la COMILOG a pollué la MOUILI sous le regard impuissant de la Direction Générale de l’Environnement ;

que la radioactivité a eu raison de la santé des populations de la ville de MOUNANA sous le regard impuissant des autorités compétentes.

Non contents de souiller la mémoire de Nos ancêtres, MANAGEM ambitionne à présent empoisonner LEKOKO et ses populations avec.

Cette foi ci, Nous signataires de la présente pétition, disons ça suffit comme ça, car nos vies et notre environnement valent mieux que leurs profits.

« YA KA TCHITSA » « ÇA SUFFIT »!


La Génération Citoyenne et Patriotique    Contacter l'auteur de la pétition