Pour des zones sans OGM en Afrique de l'Ouest

Les paysans de l’Afrique de l’Ouest ont préservé, amélioré et transmis de génération en génération, une grande diversité de ressources génétiques. Ce patrimoine constitue le socle de notre souveraineté alimentaire. Mais à travers les grands projets de développement, la destruction de l’agriculture paysanne a commencé et progresse dangereusement, avec l’utilisation des intrants chimiques. Maintenant plane sur l’Afrique de l’Ouest, le spectre de l’introduction des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans l’agriculture, la foresterie et l’alimentation. A cet égard, «l’Avant-projet de règlement portant sur la prévention des risques biotechnologiques en Afrique de l’Ouest» de l’UEMOA/CEDEAO nous apparait comme un instrument pour faciliter l’introduction des OGM dans la sous région, puisqu’il ôte à tous les Etats membres la souveraineté sur leurs ressources génétiques.

 

 

Au vu des dangers que fait courir ce projet de règlement communautaire au patrimoine génétique africain, les organisations de la société civile de la CEDEAO, réunies à Ouagadougou du 18 au 20 octobre 2011, ont rejeté le Règlement au profit des Directives, comme instrument de législation sur les OGM dans la sous région.

 

En tant que citoyen des Etats de l’UEMOA/CEDEAO, j’adhère à l’idée que les OGM font planer des risques inacceptables sur l’agriculture, l’environnement, l’alimentation et la santé publique de la sous région : dépendance économique, érosion génétique, pollution des centres d’origine, développement de tumeurs, etc.

En conséquence, je demande à la Réunion des Ministres sectoriels qui se tiendra à Ouagadougou de rejeter le Règlement au profit des Directives pour légiférer sur les OGM dans la sous région.

Je demande aussi à l’UEMOA, à la CEDEAO et à chaque Etat membre de l’UEMOA/CEDEAO d’intégrer les points suivants dans leurs législations respectives sur la prévention des risques biotechnologiques :

 

La reconnaissance du Droit des communautés locales à déclarer leurs territoires « zones sans OGM » ;

La traçabilité et l’étiquetage des OGM et produits dérivés ;

L’imprescriptibilité des délais de poursuite des auteurs des dommages liés aux OGM.

 

Je vous suis très reconnaissant de soutenir cette position, à chaque  opportunité qui s’offrira à vous.