Pour un féminisme inclusif à l'Université de Lausanne

Julie Heger

Étudiante ès Lettres à l'Université de Lausanne

Numéro étudiant : 17403916

 

                                                                                     Lausanne, le 15 octobre 2018

 

Lettre ouverte à l'intention de l'AFU, Association Féministe de l'Université de Lausanne,

 

Mesdames,

 

Étant moi-même étudiante à l'Université de Lausanne et concernée par la lutte féministe, je me suis rapidement intéressée à votre association qui se revendique comme l'Association Féministe de l'Université de Lausanne.

 

En allant voir votre page Facebook, j'ai lu ceci : on s’organise en mixité choisie : entre personnes trans, personnes non-binaires, personnes intersexes et meufs trans et cis (sans mec cis). Cette phrase m'a tout de suite interpellée. Et vous enchaînez : notre vision du féminisme ne s’arrête pas à une vision blanche, cis, hétéro, et/ou valide. On ne s’intéresse pas seulement à des enjeux féministes, ce qui nous permet de nous positionner en faveur d’une solidarité politique avec d’autres mouvements de lutte.

Une association féministe qui refuse les hommes cisgenre ? Et qui ose prétendre se positionner en faveur d'une solidarité politique ? Après en avoir parlé autour de moi, il s'est avéré que j'avais compris juste : l'Association Féministe de l'Université de Lausanne refuse des gens dans ses rangs en raison de leur sexe. N'est-ce pas une des prémisses du sexisme ?

 

Deux choses me gênent ici.

 

La première est le fait que l'AFU se revendique comme association de l'Université de Lausanne. L'AFU devrait donc représenter le féminisme à l'Université de Lausanne. En effet, l'AFU ne se considère pas comme un groupe de parole entre femmes, ni comme un groupe féministe x avec lequel je serais en désaccord, mais comme le groupe féministe de l'Université de Lausanne. Je tiens donc à dire qu'en tant que membre de l'Université de Lausanne, je ne cautionne pas l'AFU et je ne considère pas que cette association représente le féminisme à l’Université de Lausanne.

 

La seconde chose sur laquelle je souhaite donner mon avis est la démarche même de refuser les hommes cisgenres. Le féminisme n'est pas un combat unilatéral des femmes contre les hommes, le féminisme est un combat des hommes et des femmes contre le sexisme. Penser que les femmes souffrent du patriarcat et de la société sexiste actuelle alors que les hommes en profitent est une erreur. Les hommes et les femmes souffrent du patriarcat, vraisemblablement différemment. De plus, la lutte féministe ne devrait pas être réservée aux femmes, la lutte féministe c'est les hommes et les femmes qui luttent ensemble pour plus d'égalité.

 

À travers cette lettre ouverte je souhaite donc exprimer mon opinion pour possiblement changer l'avenir de l'AFU. Vous n'aviez pas tort en écrivant : on part du principe que vivre une oppression ne nous empêche pas d’en perpétuer une autre ou la même. Mesdames, acceptez les hommes cisgenres dans votre association comme les femmes, ou bien renoncez à vous revendiquer comme Association Féministe de l'Université de Lausanne.

                                                                                    

 

                                                                                                              Julie Heger

 

 

Si vous partagez mon opinion et faites partie de l'Université de Lausanne,

mobilisez-vous !

Cette lettre, ainsi que toutes les signatures récoltées, sera envoyée à l'AFU le 19 novembre 2018.

Attention, il est nécessaire de signer avec votre adresse e-mail universitaire !