Sauvons la logopédie

 

« Sauvons la logopédie».

 

Informations supplémentaires ajoutées à la date du 24/4/2016 à 20h30:

La convention signée le 7 mars 2016 par notre union professionnelle, nous est parvenue ce vendredi 22/4/2016.  

Notre place dans les écoles est momentanément en sursis mais nous savons que nos jours y sont comptés.

Par contre,  la convention s'attaque directement aux remboursements des patients.  Nous notons une diminution draconienne du nombre de séances remboursées par la mutuelle.  Ce nombre de séances est à répartir sur une, deux ou quatre années, en fonction des pathologies.  Si la situation du patient nécessite davantage de séances, elles seront à sa charge.  Ces mesures touchent aussi bien les enfants que les adultes.

Quelques exemples:

Handicap passe de 480 séances à 55
Aphasie passe de 480 séances à 288
Trouble du langage passe de 384 séances à 190
Dysarthries passe de 480 séances à 176
etc...

Nous allons vers une logopédie à deux vitesses où seuls les plus privilégiés auront accès aux séances hors remboursement.  Qu'en est-il de l'égalité des chances???

 

 Pétition de base:

La menace de supprimer le remboursement à l'école est imminente. Nous refusons que nos enfants soient les victimes de problèmes budgétaires. 

De nombreuses familles (monoparentales, sans véhicule, travaillant tard, divorcés,…) n’ont pas la possibilité de se rendre après les heures scolaires chez un logopède. 

Assumer financièrement une prise en charge logopédique à l'école sans remboursement est impossible pour un grand nombre de parents. Qui a la possibilité de payer au minimum 160€ par mois, pendant 2 ans sans intervention de la mutuelle ? 

 

 Dans le cadre des restrictions budgétaires inhérentes à la politique d’austérité actuelle, l’UPLF (Union Professionnelle des Logopèdes Francophones) a signé, sous pression, en date du 7 mars 2016, une convention avec l’INAMI. Cet accord comporte tant pour les logopèdes et que pour les patients un grand nombre de changements fondamentaux relatifs à l’exercice de notre profession. On y découvre, entre autres, une diminution du « container B3 » (prise en compte des troubles dyslexiques, dyscalculiques et dysorthographiques admissibles). On y constate le « gel » des honoraires dus pour les prises en charge en école, poussant les parents à présenter leur enfant en cabinet de rééducation dans un surcroît de fatigue après les heures scolaires. Il s’y lit surtout le réel risque de voir totalement supprimées les prestations logopédiques en école. Cette suppression serait dramatique pour la plupart de nos patients mineurs et ce, essentiellement dans les zones les plus rurales.

Entre autres parce que :


 Se rendre au cabinet privé du logopède n’est pas envisageable pour beaucoup de familles ne possédant soit pas de véhicules soit un seul véhicule pour le parent travaillant. Avec pour conséquence qu’un grand nombre de patients bénéficiant d’un traitement logopédique en école ne pourrait plus accéder à des soins de santé fondamentaux dans la poursuite d’une scolarité offrant à chacun une chance égale. Un nouveau volet de la société à « deux vitesses » est ainsi privilégié : il ne sera plus possible aux enfants issus de familles défavorisées de se déplacer et donc de poursuivre le traitement logopédique dont ils bénéficient actuellement. Pas de moyens financiers ? Pas de véhicule ? Plus de prise en charge de remédiation en école ? Plus de soins ! Pas d’issue au problème ! Et moins de chance de poursuivre une scolarité à niveau… Cette réalité occultée est une réelle discrimination géographique, sociale, et culturelle. Une autre option politique pour creuser l’écart sociétal.

 En outre, tous les patients dont les parents travaillent risquent également d’éprouver des difficultés à se rendre au cabinet de logopédie à des heures raisonnables. Pour tous, ce sera de toute façon APRES le temps scolaire. La journée d’école, le trajet (dans les campagnes ou dans les bouchons…) vers le cabinet logopédique à des kms du domicile entraveront l’efficacité de leur traitement. La fatigue accumulée (certains s’endorment le soir sur le siège de l’auto !), la lassitude conjuguée de parents eux aussi en fin de journée (avec la tension nerveuse que cela peut parfois entraîner) vont contrecarrer leurs capacités attentionnelles nécessaires à toute rééducation logopédique. Faudra-t-il prendre du temps sur le W.E., la vie de famille déjà si malmenée, les activités personnelles, culturelles ou sportives ?

 La charge de l’organisation familiale devient complexe dans un contexte croissant de familles recomposées ou de mamans seules avec enfants. Comment gérer cela et donner à chacun une chance égale quand on a plusieurs enfants dans des écoles différentes ??? Par ailleurs, demandera-t-on aux parents de quitter leur travail de telle à telle heure pour véhiculer leur enfant parce qu’il a des troubles de l’apprentissage ?

 Si la prise en charge devait néanmoins se faire en école, elle ne serait plus remboursée… Discrimination sociale à nouveau !

 Plus important : les troubles de l’apprentissage sont diagnostiqués plus rapidement qu’auparavant. L’aide de logopèdes s’impose donc davantage aujourd’hui ! Pour des raisons de gros sous (ceux de qui ?), les décisions prises vont dans le sens contraire. Elles visent à limiter le coût logopédique en allant vers une diminution, voire, pourquoi pas à terme, vers une suppression de l’intervention INAMI pour les troubles en B3 (dyscalculie dyslexie dysorthographie). L’équilibre budgétaire se fait une nouvelle fois au détriment des moins nantis.

 Madame J. MILQUET, Ministre de l’Enseignement, prépare un « pacte de l’excellence » pour l’Ecole… S’y dessinent des journées allongées, des horaires restructurés, avec des temps de midi plus longs animés d’activités socio-culturelles, des fins de cours vers 17 heures… Les soins logopédiques dans ce cas se feraient dans des conditions d’épuisement mental et physique inacceptables, et tout à fait contre-productifs. Encore une discrimination ?

 Notre présence hebdomadaire dans les écoles favorise la concertation avec les différents enseignants de l’enfant. Cette collaboration risque d’être sérieusement compromise par la suppression de la logopédie à l’école. Notre présence en école est inscrite dans les Projets d’établissements : nous y sommes reconnus comme des partenaires actifs dans leur mise en oeuvre, nous nous inscrivons entièrement dans ce qui est nommé « équipe éducative ».

 Par ailleurs, il est impossible de condenser toutes les prises en charge après seize heures. Nous devrions contraindre les parents soit à quitter leur travail soit à dépendre d’une tierce personne pour conduire leurs enfants en journée. Ces derniers s’absenteraient de manière régulière de l’école et ce, pour une période largement supérieure à trente minutes. Ce qui constituerait une grave atteinte aux apprentissages qui, pendant ce temps ne pourraient plus être dispensés à l’enfant.

 Plus personnellement, veut-on nous contraindre à travailler jusqu’à la tombée de la nuit ? Faudra-t-il fixer des rendez-vous dès 6 heures du matin ? Voire le dimanche et les jours fériés ??? Pourrons-nous encore prendre des temps de vacances légitimes ? Et au final, qui se préoccupe de notre vie personnelle et familiale ? Les logopèdes ont aussi une famille, des enfants, des charges financières (lourdes), et des droits.
Nous sommes tous conscients des nécessités d’une saine gestion budgétaire du fédéral. Mais la ligne politique et les choix communautaires ne peuvent trouver de réponse recevable si c’est sans le respect des personnes les plus fragilisées. Les enfants diagnostiqués « dys » sont eux aussi fragilisés, ils doivent être pris en charge par la société. Le budget INAMI ne peut être adapté que dans la limite du raisonnable, et pensé pour apporter une aide appropriée aux enfants en difficultés.


Si le gouvernement poursuit dans cette voie, cédant à la pression européenne, nous participons à poursuivre la construction d’une société « à deux vitesses » : ceux qui ont, et ceux qui n’ont plus ! Plus les moyens, plus de chance, plus d’avenir, plus de culture, et donc… plus de liberté dans une démocratie fragilisée.

 

 

 

PETITION adressée à l’INAMI, l’UPLF, aux Ministres Maggie De Block et Joëlle Milquet et à Sa Majesté la Reine Mathilde.

 

(La pétition sera envoyée à Mme Marie-Martine Schyns et non plus à Mme Milquet)

 

 

Attention: Une même personne ne peut signer qu’une seule fois. Si vous avez déjà signé la pétition version papier, vous ne devez pas signer la présente pétition.

 

 Réagissons et signons.