Formation DEP obligatoire pour tous les nouveaux grutiers du Québec - 2018 et à venir
Philippe Couillard doit revenir sur sa décision
Montréal le 22 juin 2018
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et le syndicat de l’enseignement des Seigneuries (SES), qui représentent des enseignants à la formation professionnelle, demandent au premier ministre du Québec, Philippe Couillard, d’annuler les modifications réglementaires qui permettent désormais à un non-diplômé qui souhaite devenir grutier de suivre une formation réduite. Rien ne justifie les modifications apportées et celles-ci compromettent la sécurité sur les chantiers de construction au Québec. La FAE demande aussi au gouvernement de réunir les groupes concernés dont font partis les enseignants/enseignantes autour d’une table de concertation. Ce décret adopté au printemps constitue un net recul en matière de santé sécurité au travail. Rappelons qu’afin d’améliorer la santé sécurité sur les chantiers, l’industrie de la construction s’est dotée de formations obligatoires depuis 1997 avec l’implantation de la formation de conduite de grues, l’on note une baisse de 66% du nombre de décès annuel impliquant une grue.
« Le gouvernement libéral est le seul responsable de la situation actuelle. Philippe Couillard doit faire preuve de courage et revenir sur cette décision puisqu’elle met en danger à la fois les grutiers, leurs collègues de travail et LE PUBLIC. Les exercices n’ont plus lieu en milieu contrôlé mais bien sur de véritables chantiers, ce qui augmente le risque d’accidents. De plus, cette décision dévalorise tant la formation actuelle que les professeurs compétents qui la dispense à la FAE. Nous sommes fiers de représenter les enseignants (es) de la formation professionnelle, qui chaque jour, grâce à leur expertise et à leur savoir-faire font une différence en santé sécurité et permettent aux élèves d’apprendre leur métier dans un cadre sécuritaire », déclare d’une même voix Sylvain Malette, président de la FAE et Benoit Giguère, président du SES.
Dans le cadre du litige, la FAE et le SES achemineront sous peu une plainte au Protecteur du citoyen. Celle-ci vise à dénoncer les dangers potentiels inhérents à la décision du gouvernement Couillard. Cette plainte rappellera aussi au Ministère de l’Éducation son obligation de promouvoir des formations qualifiantes et de qualité.
La FAE regroupe 8 syndicats qui représentent près de 38 000 enseignants (es) du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l’enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle, de l’éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du centre académique Fournier, ainsi qu’un millier de membres de l’Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE).
On accuse tous les grutiers ayant opérés des grues avant 1998 de ne pas avoir le diplôme que l’on réclame pour les nouveaux grutiers. C’est le pourquoi que tous ces anciens dirigeants ont travaillé si fort pour mettre en place ce DEP grutier. À l’époque, lorsqu’on réussissait à obtenir une carte d’apprentissage du métier de grutier, on devait, pour la majorité, exécuter notre apprentissage sur de vieilles machines conventionnelles avec des techniques dures à assimiler surtout avec le manque de formation. On se butait à des opérateurs qui refusaient systématiquement l’enseignement à cause d’urgents travaux ou l’incapacité à transmettre leur savoir ou considéraient les apprentis comme des assistants à la maintenance de la machine. Cela a duré des décennies. Depuis ce temps, plusieurs types de nouvelles machines ont fait leur apparition. Machines plus performantes les unes que les autres, avec pour certaines des systèmes de sécurité qu’on avait des problèmes à lire ou à comprendre. Des chartes de levage difficiles à comprendre avec les différentes configurations de la machine. Ce qui a eu pour effet que les grutiers ont dû apprendre avec essais et erreurs. Bien sûr, un nombre grandissant d’incidents et accidents avec blessure graves allant jusqu’à la mort des travailleurs. Le grutier lui-même commençait à exiger des formations adaptées à ces types de machines.
À la fin des années 80, plusieurs personnes provenant de tous les secteurs de l’industrie commençaient à comprendre l’urgence de faire quelque chose que ce soit la CNESST, les patrons du secteur des grues, la CCQ et bien sûr le syndicat se sont rencontrés pour discuter la façon d’arrêter cette tuerie sur les chantiers et dans nos rues. C’est là qu’une décision a été prise de créer une formation (DEP) le plus rapidement possible. Des experts opérateurs Yvon Audi et André Ouellet, ont fait un travail colossal pour livrer ce plan de formation. C’est à ce moment qu’apparu le cours USG (Utilisation sécuritaire de grues), cette formation qui était prévue TEMPORAIRE et qui devait être incorporée à la formation initiale, dont la particularité était que tous les grutiers possédant une carte de grutier avaient l’obligation de suivre ce cours de 45 heures. Cela n’a pas été facile à passer auprès des grutiers. Yves Desrosby a eu la chance de faire partie de la première cohorte et malgré certaines résistances, tous les grutiers ont passé ce cours avec succès, et vous savez quoi ? Le nombre d’accident à diminuer rapidement et le DEP a été livré en 1997, avec la collaboration du Ministère de l’Éducation, le sous-comité professionnel des grutiers qui lui était formé de différents intervenants du secteur des grues, patronales et syndicales se sont mis d’accord pour que l’école soit sur le site des Cèdres.
Nous vivons dans une province démocratique dictatoriale. Nous avons le droit de voter pour notre prochain dictateur… Toujours avec la menace. Plutôt que de confronter, la CCQ et le gouvernement devraient simplement faire une sortie et dire qu’ils vont mettre la nouvelle réglementation pour le métier de grutier sur la glace et demander aux autorités et associations concernées de s’assoir pour voir les changements réglementaires pour permettre le retour au travail. Si dans quelques mois ils remettent ça tel quel, les grutiers vont sortir à nouveau dans la rue.
Nous demandons donc à la population en accord et qui comprennent l’importance de continuer à protester pour la protection de vos proches, de vos familles et de la population au sujet de l’éducation des futurs grutiers. Ce métier qui prend de l’ampleur, que l’on voit et que vous verrez de plus en plus dans les grandes villes et qui rapidement s’en vient dans les régions est un risque que l’on ne peut se permettre de prendre. Nous vous donnons la chance de faire partie de ceux qui vont avoir eu un impact pour garder le métier de grutier sécuritaire pour la vie humaine au Québec.
Je vous demande donc de faire comme nous, en signant ici. Rappelez-vous que le but est de garder tous types d’appareils de levage (grues) centralisés et opérés par la supervision d’un grutier certifié et qualifié au Québec (DEP).
Source : Fédération autonome de l’enseignement Renseignement : Marie-Josée Nantel, conseillère en communication au 514-603-2290 ou à mj.nantel@lafea.qc.ca Fédération autonome de l’enseignement – 8550 boul. Pie-IX, bureau 400, Montréal (Qc) H1Z 4G2 Téléphone : 514-666-7763 Telécopieur : 514-666-7764 Courriel : fae@lafae.qc.ca
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