Alerte! Les restaurateurs francais du patrimoine sont en danger!

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#76

2016-03-27 17:21

le 27 mars 2016

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#77

2016-03-27 17:23

le 27 Mars 2016

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#78 Re:

2016-03-27 20:06

#74: Françoise Sinier de Ridder -  

 Il est complètement injuste de dire que les professionnels qui sont passés par les formations reconnues par les musées de France  n'ont pas de connaissance de terrain. Durant nos 5 ans de formation en école, nous avons beaucoup de temps en atelier avec des professeurs qui sont aussi des restaurateurs indépendants et nous faisons de longs stages pratiques ! Il faut se renseigner avant d'écrire des choses qui ne correspondent pas à la réalité. Après,  tout jeune professionnel, qu'elle que soit sa formation,  doit savoir relativiser ses compétences, et on nous l'apprend !

Et on ne travaille pas que pour les musées, mais aussi les monuments historiques, les archives... et la clientèle privée, mais elle n'existe pas pour toutes les spécialités.

Enfin, on ne parle pas de supériorité intellectuelle, mais d'une pratique différente. En effet, les musées conservent plus qu'ils ne restaurent, et c'est bien heureux ! C'est la base de la déontologie de la conservation-restauration : le respect de l'authenticité des collections. Cela implique souvent des interventions minimales. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne fait rien sur les oeuvres, et pour conserver matériellement les objets, ils ont quand même besoin des restaurateurs.

Il y en Grande Bretagne un système complètement différent d'accréditation, qui vérifie tous les 3 ans la qualité et l'engagement dans la profession des conservateurs - restaurateurs, qu'elle que soit leur formation. L'important est, en plus de la pratique, la façon de travailler,  la formation continue, la connaissance théorique, la participation aux actions associatives... Je trouve ça super intéressant.  Mais cela implique qu'il y ait un organisme d'accréditation, avec bien sûr des professionnels de la conservation-restauration qui forment le jury, qui ont une solide expérience du terrain. 


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#79

2016-03-29 10:03

29.03.2016
I

#80 L'aficionada des toiles

2016-03-29 12:24

La définition même du statut de restaurateur est difficle à poser, on navigue tous entre volonté de reconnaissance de nos savoirs et savoirs-faires et l'humilité qui découle de notre métier. Je me considère autant qu'en tant que théoricienne que praticienne. Il faut 10 ans pour apprendre notre métier et c'est vrai que la part pratique est importante dans les formations actuelles. Mais, à titre d'exemple, quand je suis sortie de l'école je ne connaissais pas toutes les réalités du terrain, en particulier pour le travail des MH. On a beau avoir vu un décrochage d'une oeuvre dans une église, le traitement d'un grand format en peinture en stage ce ne sont pas des acquis. Il est à mon sens important de retrouver ce système de transmission qui existait dans les ateliers autrefois à travers l'apprentissage après une formation scolaire. Donner l'opportunité à un jeune diplômé de continuer à apprendre à la fin de ses études serait le meilleur moyen d'arrêter d'avoir peur du nouvel arrivant sur le marché. Ce lien valoriserait autant le restaurateur expérimenté qui souhaite transmettre toute son expérience que le jeune diplomé qui apprendrait les réalités de terrain et les savoirs-faires de toute une génération qui partira malheureusement sans laisser cet "héritage"précieux. Heureusement pour nous, pour l'instant, de nombreux gros ateliers parisiens et des restaurateurs individuels courageux continuent à transmettre ce savoir-faire mais combien de temps avant qu'il n'ait pu les moyens financiers de pourvoir embaucher ou faire de la sous traitance avec les jeunes diplomés.

Il y a de nombreux problèmes dans notre métier mais celui qui me parait le plus grave, avec celui du financier bien sur, c'est le manque cruel de communication entre nous. Hors mis notre cercle de collaborateurs/rices, nous avons tendance à nous regarder en chien de faiençe et à se méfier de l'autre, éternel concurrent qui va nous voler notre peu de travail. Certains collègues vont même jusqu'à "esquinter" la réputation de son rival pour obtenir un marché public. Nous sommes arrivés à un tournant où le métier doit se réformer, mieux communiquer sur notre métier auprès des élus et de la population, je ne dis pas qu'il faut tous se mettre en cage comme pour la restauration du Courbet :), j'aime avoir ma tranquillité dans mon atelier mais il faudrait faire l'effort de mieux expliquer notre métier et pourquoi pas un guide à destination des élus sur les principes de la conservation-restauration et les interventions de bases pour qu'ils soient mieux informés. Ils n'attendent d'ailleurs que ça, ils sont tout autant que nous passionnés par leur patrimoine.

L'initiative de la FFCR est à saluer mais malheureusement elle ne représente plus vraiment la profession. Combien d'entre vous se sont ré/inscrits? Plusieurs de mes collègues ne le faisaient que pour la présence sur l'annuaire mais ils ont décidé de ne pas renouveler cette année. Personnelement, je ne l'ai jamais fait, je ne me suis jamais reconnue dans leurs objectifs. Après c'est le chien qui se mord la queue car avec l'association nous avons un bon outil à disposition mais personne n'est disposé à s'investir pour nos revendications et nos attentes, à par ceux déjà présents et qui doivent éxecutuer un travail de titan. La preuve il n'y a que très peu de commentaires sur la pétition sur le forum. La ffcr va rencontrer la conseillère de la cuture, alors que vous soyez ou non inscrit sur la FFCR, allez-y! On vous donne un espace de parole il serait bien de l'investir pour que les délégués de la FFCR arrivent avec tout le soutien du corps de métier et avec vos revendications!

 

Gwenola

#81 Re: L'aficionada des toiles

2016-03-29 13:11

#80: I - L'aficionada des toiles 

Tout à fait d'accord avec vous sur la nécessité de travailler avec des confrères et consoeurs plus expérimentés en sortant, mais encore faudrait-il que ces derniers aient suffisamment de travail pour pouvoir prendre un jeune diplômé sous leur aile !

L'idéal évidemment serait que, comme dans certaines écoles d'ingénieur publiques, on doive faire quelques années au service de l'Etat... Mais il faudrait qu'il y ait des restaurateurs dans les services publics pour les encadrer !

Par contre, je vous trouve dure avec la FFCR. Dommage pour ceux qui ne s'inscrivent que pour être dans l'annuaire (et en même temps, c'est déjà au moins un soutien  financier à l'asso).Dommage pour ceux qui ne s'y inscrivent pas par principe, en restant sur le passé. Dommage pour ceux qui pensent que ça ne vaut pas la peine d'investir 200 € par an de cotisation pour une asso qui fait pourtant tant pour la communauté.

Et qu'on ne me parle pas de raisons financières (surtout qu'il y a depuis cette année un tarif social). Moi je me suis inscrite au moment le pire de mon parcours, la fatidique 3è année... où j'ai gagné en tout et pour tout 4000 € sur l'année, à cause d'un mauvais chiffre d'affaires et d'un rattrapage de charges des 2 premières années. C'était l'année de création des délégations régionales et je me suis lancée comme déléguée en Bretagne et Pays de la Loire. Je n'y ai rien gagné financièrement bien sûr, c'est une fonction bénévole, mais ça m'a permis de tenir moralement. Je me disais que si je devais arrêter, au moins j'aurais fait tout ce qui était possible, je n'aurais rien à me reprocher. J'y ai rencontré des personnes super, dont certaines même qui m'ont tendu la main et proposé de travailler un peu avec eux, bien qu'elles n'avaient pas non plus des situations mirobolantes, mais juste un peu plus de travail que moi. J'y ai appris beaucoup, sur le fonctionnement des institutions publiques, les politiques culturelles, l'histoire de la profession. Je pense avoir un tout petit peu compris certains mécanismes pervers qui ont créé la situation actuelle. Bref, j'y ai fait mon éducation critique, bien plus que dans les cours théoriques de l'INP (qui étaient à l'époque dispensés uniquement par des conservateurs).

Aujourd'hui à la FFCR, il y a "de tout" si je puis me permettre de parler ainsi de mes consoeurs et confrères que je croise quand je viens aux réunions des délégations régionales et à l'AG : des membres "historiques" (je n'ai pas dit des dinosaures !), beaucoup de jeunes diplômés ces derniers temps, des femmes, des hommes (moins, on n'a pas la parité, mais dans l'autre sens), toutes disciplines confondues, toutes formations confondues et même des formations "non reconnues par le ministère" puisqu'il y a une commission d'adhésion, des optimistes, des pessimistes... mais tous des gens engagés, ce qui fait que de façon générale c'est très sympa. Il y a de super moments, il y a de grosses enguelades, des démissions, des frayeurs (plusieurs fois j'ai cru que l'asso allait exploser), des joies...

Quand vous parlez de "leurs objectifs", mais on a droit de parole et de contestation au sein de la FFCR ! Plus que ça, on en a besoin pour avancer (bon il faut quand même que ce soit constructuf bien sûr). Personnellement je ne suis pas en accord avec tout ! Mais je le dis, et je me sens écoutée ! C'est bien la richesse que crée un groupe hétérogène.

Vous reconnaissez en tous cas le travail de titan, et pour ça je vous remercie. Moi qui ne suis "que" déléguée régionale, je mesure le travail du CA, je ne sais même pas comment ils trouvent encore le temps et l'énergie pour travailler à côté. C'est énorme. Et pour ceux qui trouvent que ça n'est pas assez, je trouve qu'ils sont injustes. La situation n'est peut-être pas brillante, mais sans la FFCR ce serait pire encore : beaucoup de choix politiques désastreux ont pu être évités au cours des années. Mais c'est comme la conservation préventive : ça ne se voit pas beaucoup !


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#82 Re: Re: L'aficionada des toiles

2016-03-29 14:41

#81: Gwenola - Re: L'aficionada des toiles 

Je reconnais le travail fait par la FFCR et je comprend tout à fait la richesse de qu'elle peut apporter, c'est pourquoi j'espère que les professionnels arriveront de nouveau s'engager dans l'association car c'est justement très important pour l'avenir. Cela ne peut être que moteur. Mais il faudra sans doute revenir sur les problèmes qui ont pu amener la defection ou le peu d'enthousiasme de certains restaurateurs à adhérer à l'association. Peut être un sondage auprès de la profession sur leurs attentes etc... Tenir une association est loin d'être un parcours facile et impliquer les personnes peut relever du parcours du combattant je m'en rends bien compte.


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#83

2016-03-29 19:05

29-03-2016

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#84

2016-03-29 19:10

H. Heine a dit "Ceux qui brûlent les livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes". 

J'oserai paraphraser en disant que "Ceux qui abandonnent les patrimoines, oublieront tôt ou tard l'Homme, et ce qui fait l'humain." Nos esprits, ainsi débarrassés de ce qui nous différentie de l'animal, pourra s'adonner à la bestialité sans frein.

 


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#85 Re: Re: Re: L'aficionada des toiles

2016-03-29 19:22

#82: - Re: Re: L'aficionada des toiles 

 Bonjour,

Le forum de la FFCR est là pour vous exprimer sur vos attentes sur l'association ! N'hésitez pas à vous y exprimer!

Ce forum est ouvert à tous les professionnels de la conservation-restauration (adhérents ou non) et permet, une fois inscrit, de s'exprimer de manière anonyme. On peut s'abonner à une discussion et être prévenu par courriel quand un nouveau message est posté (en cliquant sur « notifier »).

Concernant le guide à destination des élus, il a été publié il y a quelques années, c'est l'abécédaire qui se trouve sur le site internet de la FFCR, rubrique "les publications de la FFCR". Il a été diffusé en version papier en 2009, mais pas depuis, faute de financement...

 

Marie

#86 Comme on dit, l'union fait la force...

2016-03-29 21:20

Plus de 5500 signatures pour soutenir le métier de conservateur-restaurateur, c'est beau ! En espérant que la rencontre prévue entre le gouvernement et la FFCR puisse aboutir sur des solutions concrètes.
J'espère cependant que l'on pensera à tout les professionnels du métier car, contrairement aux points de vues de certains commentaires, un restaurateur n'est pas issu uniquement de l'INP ou de la Sorbonne.

Le mot d'ordre actuel est l'union. Il serait souhaitable que pour défendre notre statut, on ne cherche pas à se tirer dans les pattes ou plus simplement, à descendre les autres formations. Cela dit, il est vrai qu'il pourrait être intéressant d'établir un "numerus closus" à toutes les formations diplomantes.
Il a également était évoqué le système d'accréditation de la Grande-Bretagne, qui semble aussi intéressant, en faisant la part belle aux professionnels qui s'investissent et qui pratiquent leurs métiers dans les règles de l'art, sans distinction de formation.

Enfin, pour parler de la spécialité qui me concerne : les arts graphiques, un travail est à mener avec les relieurs. En effet, ceux ne réalisant pas (uniquement) de la reliure d'art sont souvent amenés à répondre aux marchés publics et donc aux commandes de restaurations d'archives notamment, alors qu'ils n'ont pas toujours suivi de formations de restaurations avec la déontologie qu'elle implique. Ils sont alors souvent considérés comme des concurrents, pourtant un équilibre doit pouvoir être trouvé.

Puisque le forum de la FFCR est ouvert à tous, adhérent ou non, reconnu par le ministère ou non (bien que le diplôme de l'école de Condé, pour nommer celui auquel tout le monde aura pensé, est effectivement reconnu par l'Etat), cette opinion sera aussi partagée sur ce support. En espérant ne pas uniquement obtenir une levée de boucliers, n'étant pas issue d'une formation publique.

Marie, Restaurateur-conservateur de biens culturels - spécialité Arts Graphiques, diplômée de l'école de Condé en 2013


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#87 notre culture

2016-03-30 07:13

a garder à conserver !

Gwenola

#88 Re: Comme on dit, l'union fait la force...

2016-03-30 08:46

#86: Marie - Comme on dit, l'union fait la force... 

 Bonjour 

Concernant nos rapports avec les archives, il y aura justement après demain lors de l'AG de la FFCR une table ronde sur ce sujet.

Concernant l'école de Condé, il y a des membres FFCR qui sont issus de cette formation.


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#89

2016-03-30 09:22

Le système d'accréditation de Grande-Bretagne me semble une idée intéressante. Un mixte avec l'ancien système d'habilitation musées peut être travaillé. Le délai de 3 ans pour chaque renouvellement me paraît un peu court, nous vivons déjà beaucoup au jour le jour il ne s'agirait pas d'avoir une épée de damoclès au dessus de notre tête en plus. 5,7 ou même 10 ans parait pus raisonnable, sachant qu'on est beaucoup à ne pas avoir les moyens financiers de faire régulièrement des formations continues ou assiter à des journées d'études. Cette acrcéditation devant être ouverte bien entendu à tous professionnels (diplomés ou non) et pas seulement aux titulaires de diplômes publiques. Personnellement ayant aussi fait l'école Condé ça ne m'empêche pas de prendre à coeur mon travail et de collaborer avec des professionnels issus de des formations publiques ou reconnus pour la qualité de leur travail et qui me font confiance. Beaucoup d'anciens collègues de classe se trouvant dans le même cas, le refus systématique dû à la loi est dévalorisant pour ces professionnels qui ont acceptés de former des titulaires de Condé et pour les anciens élèves eux mêmes qui ont fait cinq ans d'étude mais à qui ont ne reconnaient que Bac+4 (titre homologué niveau 2). Mais c'est un autre débat...et je ne tiens pas à m'attirer les foudres de guerre.

La proposition d'un statut particulier, proche du système d'auto-entrepreneur pour le paiement des cotisations sociales serait intéressante car il est toujours difficile de payer des cotisations sur les revenurs de l'an -1 alors qu'on peut avoir fait un très mauvais trimestre et qu'il reste les charges de l'atelier, des assurances et des fournitures à payer...

 

Pour en avoir discuté avec collègue ce matin, pour lui il ya plusieurs points qui lui semble important:

- la formation des jeunes post-études, pourquoi pas un système proche de maitre d'art ou s'inspirant de la bourse de la ville de Paris?

- une plus grande importance du travail pratique dans les études. Le système actuel est de très bon niveau mais laisse de moins en moins de place à la pratique. Et c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Je ne connais pas totalement le système de cours des écoles publiques, mais l'intervention de professionnels extérieurs venant expliquer les réalités de leurs travail de terrain et des cas d'études peut être envisagé ou renforcé ?

- la necessité d'un accès plus facile à un retour en formation tout au long de sa vie professionnelle (qui correspond finalement aux propositions des économistes actuellement pour le marché global du travail)

- la possibilité lors d'un marché public de pouvoir défendre son opinion si cette dernière n'est pas en accord avec l'étude ou les recommandations. Nous sommes des professionnels avec chacun ses expériences et ses domaines de compétences il serait normal que notre opinion soit écoutée et non rejetée tout de suite. Je prendrai le cas par exemple d'étude pour les M.H sur des tableaux où pour avoir le marché il faut absolument suivre le cahier des charges  et lors de l'obtention du marché et du décrochage des oeuvres (à je ne sais combien de mètres) on se rend compte qu'il y a cinquante mille pièces au dos, des énormes repeints etc... Altérations peu facilement décelables sans le décrochage des oeuvres qui vu les coupes budgétaires est peu effectué. Tout comme je pense que de nombreuses restautrices de couche picturale souhaiteraient effectuer leurs prix après restauration du support (comme autrefois) et ne pas se retrouvaient souvent avec un devis sous-évalué par rapport aux altérations constatées.

Je ne sais pas si un tarif horaire fixe plus ou moins fluctuant est envisageable, un restaurateur à Paris ou en province n'ayant pas les mêmes charges. Une recommandation peut-être pour les professionnels et une idée des tranches de prix pour les collectivités publiques?

 

L'idéal au final serait de bien gagner sa vie, avoir le temps et les moyens de faire des formations et assiter à des colloques, pouvoir faire de la recherche et continuer à boire et manger tous autour d'une table. Car notre métier c'est aussi beaucoup de convivialité et de partage et c'est ce qui nous fait tous tenir!


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#90 Re: Comme on dit, l'union fait la force...

2016-03-30 09:47

#86: Marie - Comme on dit, l'union fait la force... 

 Bonjour Marie,

J'aime beaucoup l'intitulé de votre message. En effet, la problématique des métiers du patrimoine est complexe, car les objets eux-mêmes sont complexes et très diversifiés. Il existe évidemment, comme vous le soulignez, des passerelles entre niveaux de compétences, entre les métiers eux-mêmes (ce que vous décrivez avec la reliure peut être étendu aux tailleurs de pierre, aux peintres en décor, etc.). Et il est souhaitable, indispensable que ces passerelles existent pour une meilleure prise en charge du patrimoine culturel.

Ce qui est certain, c'est que notre activité passionne les citoyens, que le secteur va probablement continuer à se développer, car le patrimoine est une valeur-refuge (pas au sens financier mais au sens idéal) qui rassure nos contemporains dans un monde en pleine mutation. Il est normal que chaque groupe ou sous-groupe professionnel cherche à exister aux côtés des autres, dans la reconnaissance de ses spécificités. 

Si cette pétition pouvait contribuer à faire comprendre au ministère de la culture qu'il est urgent de mettre à plat toutes les questions posées et de mettre autour d'une table tous les groupes professionnels concernés, nous aurions tous fait un grand pas.

Merci d'avoir témoigné et ainsi contribué à ouvrir le débat.

Afficionada des toiles

#91 Re: Re: Comme on dit, l'union fait la force...

2016-03-30 10:20

#90: - Re: Comme on dit, l'union fait la force... 

 Je rajouterais pour l'anedocte qu'un mètre carré de troittoir coûte aussi cher qu'une restauration! Un troittoir c'est pratique on en conviendra :) mais il est remplaçable (et j'ajouterai qu'il a une durée de vie plus courte que nos interventions en général) contrairement à notre patrimoine et aussi aux savoirs-faires de notre profession!

Il faut continuer à débattre ici et sur le forum!

Afficionada des toiles

#92

2016-03-30 14:32

Cela peut paraître hors contexte par rapport aux difficultés du métier mis en avant dans la pétition mais n'est-il pas aussi important de souligner la necessité de redonner les moyens financiers et humains au laboratoire des M.H. Celui-ci fait office de parent pauvre face au C2RMF. Seuls les oeuvres les plus importantes classées M.H ont la possibilité d'avoir le panel d'examens radiographiques, stratigraphiques etc... Nous avons besoin aussi d'avoir un outil de travail aussi performant que le C2RMF au niveau des M.H à allier avec les missions de recherches actuelles du laboratoire (qui sont à saluer).

Les centres de conservation régionaux sont aussi un outil qu'il faudrait développer...

J'ai un peu l'impression des fois d'être l'homme de cro-magnon face à homo-sapiens quand je vois les moyens à l'étranger ou pour certaines oeuvres en France pour les musées. Bon je demande pas une radiographie pour chaque oeuvre mais au moins la stratigraphie et l'identification de certains anciens matériaux de restauration qui peuvent poser problème.

Cindy

#93 Problème rencontré par les restaurateurs de livres diplômés

2016-03-30 14:57

Jeune diplômée de L’institut national du patrimoine dans la spécialité livres,  et fraichement installée en région, je constate avec effroi « l’inutilité du diplôme ». Dans cette spécialité, le diplôme ne bénéficie d’aucune protection comme celle qu’apporte la loi Musée pour les autres spécialités. En effet, en travaillant principalement pour les bibliothèques et les archives, on se retrouve confronté aux relieurs, sans parler des grosses sociétés de restauration et reliure, qui ont une formation de niveau CAP, BMA voire DMA en reliure et qui pratiquent la restauration au même titre que le restaurateur de livres, qui lui a, à son actif au minimum 5 années d’études (dans mon cas, je suis également titulaire d’un CAP Reliure et dorure et du diplôme de Mention complémentaire Entretien des collections du patrimoine, soit un total de 7 années d’études).

Pourquoi dans ce cas continuer à assurer ce type de formation diplômante ?

Il serait intéressant de réfléchir autour de la protection du statut de restaurateur de livres au niveau des collections publiques, qui est en outre une spécialité assez récente (les années 2000), mais dont finalement le travail n’est pas assuré et la concurrence, belle et bien présente.


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#94

2016-03-31 08:44

La paupérisaion du métier est un fait. Il serait intéressant de comparer les revenus des restaurateurs il y 10, 20 ans par rapport à ceux actuels. Il y a effecfivement plus de concurrences sur le marché mais surtout moins de travail tant pour les clients privés que publics. On nous demande de plus en plus un haut niveau de technicité, de savoirs scientifiques et historiques pour des revenus de plus en plus faibles.

Personnellement, une fois toutes les charges payées j'ai gagné un peu moins de 1000 € par mois et cela m'a paru le paradis!


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#95 Re:

2016-03-31 10:02

#94: -  

Pour nous c'est presque royal, en effet, je vous envie bien. Vous parlez en moyenne de l'argent perçu sur une année ou avez-vous réellement réussi à percevoir 1000 euros chaque mois ? Auquel cas, je vous envie encore plus. Merci de votre témoignage.

Bon courage à tous

 


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#96 Re: Re:

2016-03-31 10:56

#95: - Re:  

 C'est une moyenne sur l'année ! Et cela a été une bonne année. Mes deux premières années d'exercice ont plutôt tournées vers 500€ par mois. Je tiens surtout graçe à un ancien maitre de stage et ses collaboratrices qui me forment sur le travail pour les M.H.


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#97 Re: Re: Comme on dit, l'union fait la force...

2016-03-31 20:54

#90: - Re: Comme on dit, l'union fait la force... 

 Tout à fait d'accord aussi,nous sommes trop individualiste dans ce métier et cela nous perdra! Il est aussi important que lors de l'entrevue du 11 avril la Ffcr représente les intérêts de tous les acteurs de la branche diplômé ou non de formation publique (on se rappellera tous de la petite guerilla contre condé il y a quelques années ou des petites mesquineries entre écoles publiques). Il faudra aussi mettre en avant la question des personnes ayant appris sur le tas et qui ont notamment l'habilitation musée mais qui faute de temps ou d'argent n'ont pas repris leurs études, hors la pétition met en en avant la nécessité d'avoir un master pour pouvoir travailler sur des collections publiques et pour entrer dans le cadre d'un statut protégé.

 

 


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#98

2016-04-01 09:42

Je voudrais un peu rebondir sur ce que j'ai pu lire sur le forum de la FFCR:

- en ce qui concerne les marchés publics il y a un vrai disfonctionnement entre la volonté administrative et les réalités de notre métier. Je constate des délais de plus en plus court entre l'émission de l'appel d'offre et la date butoir de fin des travaux. Récemment j'ai vu un appel d'offre passée en janvier et la fin des travaux était pour mi-mai. C'est intenable pour nous, nous ne sommes pas à disposition exclusive des musées. Nous devons travailler sur plusieurs fronts pour espérer gagner un peu d'argent et nous ne pouvons pas mettre tout en stand-by pour leur bon plaisir. Pour les appels d'offres dans le domaine de la restauration de peintures murales, les délais sont de plus en plus courts et nécessite de se consacrer pendant 2 ans sur un chantier 24h/24, 7j/7 avec la constitution d'une grosse équipe. Cet état de fait amène au résultat que de plus en plus souvent ce sont des sociétés de BTP ou de décorations ayant quelques restaurateurs au sein de leurs équipes qui remportent les chantiers car nous restaurateurs indépendants nous ne pouvons pas suivre financièrement et matériellement. Ces délais très courts dans ce domaine sont d'ailleurs assez souvent préjudiciable pour les oeuvres. Je me souviens d'un appel d'offre pour une petite chapelle, les algues et les mousses venaient juste d'être traitées et un drain posé. La chapelle était encore complètement humide, il aurait fallu au moins 1 an avant de pouvoir commencer les travaux et je vous le donne dans le mille: le chantier devait débuté 3 mois plus tard! J'ai vraiment l'impression qu'en France nous allons avoir les mêmes problèmes qu'en Italie (rappelons que l'Opifico delle Pietre Dure va probablement fermer!). Il suffit de parler avec nombre de restaurateurs italiens venus en France pour entendre parler des nombreuses boites de BTP qui ont faits écrouler les prix et rafler tous les marchés depuis quelques années. J'ai rencontré une restauratrice qui a travaillé plus de 30 ans à Rome, la situation devenant intenable elle a dû venir travailler ici et en Espagne et ce n'était pas de gaieté de coeur.

- pour la propriété intellectuelle, il y a effectivement un grave problème. Nos rapports servent souvent à des interviews, colloques sans notre autorisation. Lorsque l'on parle d'une restauration dans des publications scientifiques ou pour grand public, c'est toujours le conservateur qui intervient et, le nom du restaurateur est souvent même pas mentionné. Dans le cadre d'une restauration, j'ai effectué une recherche historique sur une oeuvre. Ce rapport, je n'ai aucun doute, a servi de base pour le classement de l'objet. Croyez-vous que l'on m'ait demandé mon accord de diffusion ou même tout simplement dit merci pour mon travail qui a fait passer une oeuvre du statut copie XIXe siècle à celui d'oeuvre attribuée à un artiste et avec la bonne iconographie!


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#99 Re:

2016-04-01 09:58

#98: -  

J'ai oublié de souligner le fait que de toute façon aucun d'entre nous n'ira jamais ce plaindre de cet état de fait. Après tout nous sommes tous remplaçables. Au moinde faux pas ou désaccord, on est mis aux oubliettes...


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#100

2016-04-01 10:39

01/04/2016