Équité pour les enseignants d'art dramatique du Québec


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2014-03-12 13:27

J'ai eu mon diplôme d'enseignante en art dramatique, il y a de ça 27 ans. La situation est souvent pire que celle décrite dans ce texte. Par exemple, faute de local disponible dans une école, on peut avoir à enseigner notre discipline sur la scène du gymnase pendant que de l'autre côté du rideau, les jeunes jouent au basket! (Ça m'est arrivé!) Les enseignants en danse vivent à peu près dans les mêmes conditions de travail injustes... Nous devons aller à l'affichage toutes les années. Ce qui veut dire que nous jouons constamment à la chaise musicale: il faut changer d'école, d'équipe, d'élèves et pas de continuité pour ces derniers. On nous demande au minimum deux fois dans l'année sinon trois, d'attribuer à chacun de nos élèves des notes en pourcentage pour les différentes compétences... Mais une tâche à temps plein au primaire peut comporter 400 à 500 élèves! Des élèves dont nous connaissons difficilement les noms puisque nous voyons les groupes en moyenne 45 à 60 minutes par semaine et que nous sommes souvent nouveaux dans l'école. En plus, en art dramatique, la majorité des travaux que les élèves présentent se déroulent dans l'instant présent, pas de trace tangible une fois les élèves partis. Et encore, cela en dit peu sur la gestion de classe particulière à cette discipline qui demande de développer des compétences très opposées : une liberté créatrice vocale et gestuelle et l'écoute complète dans le respect de ceux qui présentent. La majorité des enseignants des autres disciplines et même beaucoup de directions d'école ne savent même pas que les enseignants en danse et en art dramatique n'ont pas droit comme les autres d'obtenir une permanence. Ce qui a pour résultat que même après plus de 20 ans d'expérience, on que nous sommes des débutants et on nous regarde et on nous traite comme tels. Difficile de garder l'énergie et la flamme avec aussi peu de considération de toutes parts!