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2011-10-25 15:35

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/10/25/et-maintenant-les-services-secrets.shtml

AFFAIRE DU CARLTON

Et maintenant, les services secrets ?
Publié le mardi 25 octobre 2011 à 06h00 - BRUNO RENOUL ET MORAD BELKADI > region@nordeclair.fr

Alors que l'appel sur la fermeture de trois hôtels lillois doit être examiné ce matin, les relations avec de hauts fonctionnaires de police du directeur des relations publiques du Carlton, René Kojfer, posent question.

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Ya-t-il eu volonté d'exploiter politiquement l'affaire de proxénétisme du Carlton pour nuire à la candidature présidentielle de Dominique Strauss-Kahn ? C'est la question posée dimanche par le site internet du Point, qui a révélé la relation qu'entretenait René Kojfer, le chargé des relations publiques du Carlton mis en examen et écroué depuis le 6 octobre, avec le directeur-adjoint de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Frédéric Veaux.



Relation guère étonnante, tant René Kojfer, 69 ans, semblait bien introduit dans les milieux policiers lillois depuis des années. Or, Frédéric Veaux a débuté sa carrière de commissaire à la PJ de Lille, au milieu des années 80, et après un passage à la PJ d'Ajaccio, dirigé la police judiciaire de Lille entre 2000 et 2001.

L'enquête a démarré en 2010

Le Point, qui assure que les deux hommes ont conservé des rapports fréquents, s'interroge : « Frédéric Veaux pouvait-il ignorer les rendez-vous coquins tarifés organisés à Paris et à Washington avec Dominique Strauss-Kahn ? ». Revient alors en mémoire cette information du Monde qui affirmait le 24 mai, soit 10 jours après l'arrestation de l'ex patron du FMI à New York, que des proches de Nicolas Sarkozy s'étaient vantés précédemment de « tenir » DSK. Cette assurance pouvait-elle provenir d'informations de René Kojfer, décrit par ceux qui le connaissent comme « quelqu'un qui ne tient pas sa langue et parle trop, beaucoup trop » ? « C'est bien sûr le genre d'information qui peut intéresser la DCRI, mais il ne faut pas fantasmer non plus », note un observateur qui pense qu'on « surestime le rôle de Kojfer et ses relations ».

D'autant que, contrairement à ce qui est affirmé depuis le début de l'affaire, l'information ayant conduit à l'ouverture d'une enquête ne remonterait pas à début 2011, mais à juin 2010. « Le renseignement recueilli à l'époque a permis de rebondir sur Kojfer alors qu'Alderweireld (le patron de maisons closes belges arrêté le 1er octobre, ndlr) était ciblé depuis des années, explique une source proche du dossier. Les investigations ont commencé discrètement, et puis le parquet a été avisé en février 2011. » Reste que, selon Le Point, René Kojfer aurait aussi reçu la visite, la veille de son arrestation, du directeur-adjoint de la PJ, Christian Sainte, qui lui aussi a débuté sa carrière à Lille dans les années 80. Un ancien de la PJ, aujourd'hui en retraite, aurait même assisté à son interpellation. « Certains ont peut-être intérêt à ce qu'il ne parle pas trop, et ont peut-être voulu lui signifier qu'ils ne l'abandonneraient pas », estime un policier.


Appel sur la fermeture

Pendant ce temps-là, les 110 salariés des trois hôtels lillois visés par la fermeture judiciaire décidée par les juges en charge de l'affaire - le Carlton, l'hôtel des Tours et l'Opéra-Alizé - sont toujours dans l'expectative. Hier, les trois hôtels tournaient toujours. Et ce matin, la cour d'appel de Douai doit se prononcer sur l'appel déposé par leurs avocats, Pierre Soulier en ce qui concerne le Carlton et Frank Berton pour les deux autres.

« Cette décision a été prise contre l'avis du parquet, qui a estimé qu'elle n'était ni utile ni nécessaire, martèle Me Pierre Soulier. Pour nous, la fermeture n'est pas justifiée. L'ordonnance des juges évoque le fait que l'enquête établirait que deux à trois chambres par mois étaient louées au Carlton pour des prostituées, sur 1 900 nuitées mensuelles ! » La décision de la cour d'appel devrait être connue cet après-midi. Demain, celle-ci se penchera sur la demande de remise en liberté formulée par l'avocat d'Hervé Franchois, le propriétaire du Carlton. Me Soulier rappelle qu'« il a toujours dit qu'il ignorait la présence de prostituées dans l'hôtel, si celle-ci est avérée