Patrimoine palaisien en péril : défendez le quartier de la Bourbillière

                                                                                                                                                                                                                                             

Le projet de Conservatoire de Musique de M. Grégoire de Lasteyrie, Maire de Palaiseau

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La fin programmée du quartier de la Bourbillière*      

 

  M. de Lasteyrie et son équipe de conseillers municipaux ont décidé de façon autoritaire d’installer le nouveau Conservatoire de Musique dans les locaux de l’ancienne école Jules Ferry, cœur battant du quartier de la Bourbillière. Les principaux concernés, les habitants du quartier de la Bourbillière, ont été conviés par deux fois à un simulacre de concertation dans lequel on les a aimablement priés de choisir la couleur et la hauteur des murs qui sépareront désormais l’ancienne école Jules Ferry (située entre la rue Michelet et l’avenue de Stalingrad) du quartier pour lequel elle avait été édifiée dans les années 1930 et dont elle constitue toujours l’unique place publique avec sa vue splendide sur les coteaux de Palaiseau, sa magnifique cour arborée fréquentée par les enfants du quartier et de la ville, les flâneurs occasionnels et tous les palaisiens qui apprécient les fêtes populaires qui s’y déroulent telles les « Puces de l’éléphant ».

Nul ne conteste l’intérêt pour les palaisiens d’avoir un Conservatoire de Musique digne de ce nom ; mais le projet retenu par la mairie qui pourtant ne manque pas d’espaces propices pour assouvir ses ambitieuses entreprises s’avère aussi nuisible que mal ficelé. Ce projet met en péril le quartier de la Bourbillière sans pour autant satisfaire aux besoins de stationnement des usagers du Conservatoire de Musique, à moins bien sûr de considérer qu’à terme on ne sacrifie le quartier de la Bourbillière au conservatoire et qu’on ne le transforme en parking géant.  

Ce projet de Conservatoire de Musique s’avère donc :  

1/- Inapproprié en terme d’accessibilité automobile : ce conservatoire prêt à accueillir 1000 élèves durant chaque année scolaire avec probablement des stages de perfectionnement organisés l’été, ne bénéficiera que de 14 places de stationnement pour les personnels et d’une dizaine de places de stationnement pour les usagers ( !) alors même qu’il sera fréquenté par de jeunes élèves que leurs parents souhaiteront bien légitimement accompagner jusqu’à leurs salles de cours ;  

2/- Prédateur par rapport au quartier ancien dans lequel ce Conservatoire de Musique prétend s’insérer : le défaut de parking conduira inévitablement les élèves du conservatoire et/ou leurs parents à chercher des places dans les ruelles adjacentes étroites et déjà saturées de voitures. Dans ce type de quartier ancien, inadapté à une fréquentation automobile intense, on doit s’attendre à beaucoup plus de trafic et à autant de pollutions atmosphériques, sonores et visuelles supplémentaires, sans compter les tensions inéluctables entre riverains et usagers du conservatoire liées à cette pression disproportionnée sur un espace contraint. A moins bien sûr que la mairie n’envisage de raser certaines des vieilles maisons du quartier pour construire des parkings ( ?). Quant aux enfants du quartier dont la cour de cette école est l’unique espace de jeu, tant pis pour eux ; la cour du nouveau conservatoire, exclusivement réservée à ses usagers et défendue par un mur, leur sera désormais interdite ! N’oublions pas non plus les bruits de répétition, les solos de trompette et autres bruits de tambour qui ne manqueront pas de s’échapper du conservatoire et de « rythmer », bien malgré eux, la vie des habitants du quartier.  

3/- Inquiétant d’un point de vue écologique et géologique : la butte sur laquelle se situe l’école est saturée d’eau et proche d’un ruisseau souterrain qui affleure à plusieurs endroits rue de l’abbé Lambert (ce dont témoignent le nom même du quartier emprunté au ruisseau de la Bourbillière, les puits toujours actifs, ainsi que l’ancien lavoir, encore présent dans les mémoires, qui se situait en bas de la rue de l’Abbé Lambert, au croisement de la rue Pasteur et qui était précisément alimenté par ledit ruisseau de la Bourbillière). Qu’à cela ne tienne, l’architecte du projet a reconnu en réunion publique qu’aucune étude d’impact sur l’environnement n’avait été réalisée et ne serait réalisée : ces questions resteront à la libre appréciation des entreprises chargées de la réalisation du chantier contre lesquelles habitants et particuliers pourront, nous dit-on, se retourner en cas de fissures dans les maisons et/ou de ruissellement accru… (si toutefois elles n’ont pas fait faillite à l’issue de procédures décennales). Précisons en outre que la butte sur laquelle repose l’ancienne école Jules Ferry est instable et exerce une vigoureuse poussée sur le mur qui la retient à telle enseigne qu’il a fallu pour consolider celui-ci - et protéger ainsi les maisons sises au pied de ladite butte - y enfoncer des tirants de béton armés de plusieurs mètres dont les architectes du projet sont incapables de dire ce qu’ils deviendront si l’on creuse les fondations nécessaires à l’actuel projet de Conservatoire de Musique. Projet qui ne s’embarrasse pas non plus des 13 arbres de la cour de l’école, pour la plupart de magnifiques tilleuls centenaires que l’architecte veut raser et prétend remplacer par cette calvitie végétalisée ridicule et rabougrie qui périclite déjà dans plusieurs des quartiers modernes de la ville. Dans un quartier aussi minéral qu’est celui de la Bourbillière, les habitants qui ont déjà bien chauds l’été peuvent désormais s’attendre à cuire à point dans leur cuvette. Quant aux espèces protégées, telles les chouettes, qui nichent dans ces arbres et que l’on met en péril en détruisant leur habitat, là aussi l’actuel projet n’en a cure...  

4/- Scandaleux du point de vue patrimonial. D’une part on détruit un charmant petit ensemble scolaire Art déco en sacrifiant sa cour et ses arbres, ses toits désormais aplatis et végétalisés, ainsi que ses façades certes « maintenues » debout mais de facto masquées par des couloirs de verre et de métal. Et d’autre part on prend le risque d’endommager ce qui constitue l’un des plus vieux quartiers de Palaiseau - comme l’attestent le cadastre napoléonien, ainsi que les plans d’Ancien régime et dont plusieurs maisons ont d’ailleurs été étiquetées « bâtiments remarquables » au titre du passé rural de la commune - puisque les maisons anciennes de ce quartier ne possèdent pas de fondation, ce qui les rend particulièrement vulnérables à ce projet surdimensionné, lequel, fera intervenir dans la phase des travaux des engins de chantier très lourds qui provoqueront d’importantes vibrations. Déjà lors des travaux de rénovation de la voirie de ce quartier en 2012, les engins de chantier ont occasionné des fissures dans certaines demeures ; qu’en sera-t-il lors des travaux nettement plus invasifs prévus pour le Conservatoire ? La seule réponse de la mairie à ce jour consiste à nous dire : on y va, on perce, on creuse, et puis après s’il se passe quelque chose, l’assurance des entreprises en charge du chantier vous dédommageront… sans nous préciser, bien sûr, au bout de combien de temps et sans davantage s’inquiéter des dégâts irrémédiables faits à ce patrimoine.  

5/- Inepte en termes économiques, puisque les tentatives consistant à faire tenir un projet pharaonique dans un espace sous-dimensionné sont évidemment particulièrement onéreuses. Il va ainsi falloir creuser la butte sans savoir d’ailleurs si les fondations de l’Ecole Jules Ferry que le projet a la prétention de sauvegarder ne s’en trouveront pas endommagées et si même cela sera possible au vue des contraintes géologiques et hydrographiques, et tout ceci pour inventer 14 places de parking à destination du personnel qui seront de toute façon largement insuffisantes...  

Il existe pourtant des solutions de remplacement envisageables, viables sur le long terme, moins onéreuses et susceptibles d’extensions ultérieures sachant qu’il n’est de projet réellement ambitieux qui n’anticipe sur l’avenir.  

1/ D’ici 2 ans la sous-préfecture voisine du projet actuel de Conservatoire de Musique abandonnera ses locaux et terrains ; or ils comprennent un énorme espace plan, accessible, arboré et déjà doté de parkings, sans compter une absence de riverains qui règlent par avance tous les problèmes de nuisances sonores.  

2/ Plus immédiatement disponibles les locaux de l’ancien Centre des Impôts d’une surface estimée à trois fois celle de l’ancienne école Jules Ferry, situés rue Veuve Laprée et Boulevard Diderot et qui sont à l’abandon depuis des années. Les terrains attenants offriraient la possibilité de créer, au bas mot, une quarantaine de place de parking. Quant à l’accessibilité piétonne du site, elle est exceptionnelle puisqu’il se situe à moins 10 mn à pied de la gare de Palaiseau comme de celle de Massy-Palaiseau.  

3/ Dans le même périmètre, on trouve également l’ancien garage Citroën dit « Thevenet » sis 33 avenue Jean Jaurès dont les locaux et les jardins offrent là aussi une surface très avantageuse comparée à l’actuel projet.  

Au regard de ces différentes possibilités comment justifier le choix d’implanter le conservatoire de Musique en un lieu aussi évidemment préjudiciable aux habitants du quartier et à tous ceux qui en apprécient le charme, au patrimoine palaisien et à terme aux usagers du Conservatoire de Musique faute de places de stationnement suffisantes et de perspectives d’extension ? Pourquoi prendre le risque de monter les populations les unes contre les autres - usagers du Conservatoire de Musique versus habitants de la Bourbillière - avant que tout le monde ne se rende compte de l’ineptie générale du projet ? Pourquoi n’avoir jamais ouvert à la discussion démocratique la question de la localisation de ce conservatoire ? Quoiqu’il en soit, ce serait ne pas tirer les leçons du présent que d’ignorer que cette manière déracinée de faire usage du bien commun n’est plus du goût des Palaisiens ni d’ailleurs des Français.  

Nous réclamons donc l’abandon de l’actuel projet de nouveau Conservatoire de Musique qui sacrifie le quartier de la Bourbillière.

 

* Le quartier de la Bourbillière, qui tient son nom du ruisseau du même nom, est l’un des quartiers historiques du village de Palaiseau. Il se situe tout en haut de la rue de Paris, au-dessous du carrefour de l’éléphant et de l’actuelle avenue de Stalingrad. Il est bien connu des palaisiens pour accueillir les « puces de l’éléphant ».  

 

Premiers signataires :  

Irène Arditi, Janine Baquey, Hélène Benaïm, Bertrand Anne-Marie, Bertrand Damien, Bertrand Daniel, Claire Braets, Jérôme Braets, Catherine Canat, Rémi Consentino, Alain Degas, Marie Deroux, Samira Djerdoub, Bernard Ferrand, Marie Ferreira, Anne Ferry, Clara Flori, Michèle Frasnier, Michèle Garrigues, Jean-Marie Giradot, Cédric Godefroy, Magda Godefroy, Gilles Grangereau, Franck Guinamard, Frantz Hélénon, Annie Héricord (née Bonté), Adeline Huard, Bertrand Jannot, Valérie Jannot, Pascal Klein,  Isabelle Lalau, Francis Lesourd, Frane Lévy, Olric Martinot-Lagarde, Grégory Mikaelian, Alix Mikaelian, Danièle Molard, Pierre Montaville, Christophe Morice, Marie-Françoise Oppeneau, Manuel Paulino, Damien Pierrepont, Sophie Pouliquen, Christopher Robinson, Fabienne Robinson, Madeleine Tresse, Pierre Tresse, Hélène Savrda, Jennifer Savrda, Claudine Servy, Anne-Marie Silly, François Silly, Sophie Souquet, Louis Trubuil, Brigitte Weber

 

 

         

 

 

 


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