POUR LA PHILOSOPHIE ― CONTRE LA DILUTION DE SON ENSEIGNEMENT !

 

Le ministre Chatel, lors d’un discours prononcé le 18 novembre dernier au siège de l’UNESCO, a annoncé un « développement » de l’enseignement de la philosophie en classe de 2nde et de 1ère.

On peut toutefois craindre le pire du fait des modalités de ce prétendu « développement » : il se ferait en effet dans le cadre des « enseignements d’exploration » en 2nde, qui, selon le Ministre, « [se prêteraient] volontiers à l’élaboration d’un projet interdisciplinaire et à un enrichissement par une perspective philosophique », et dans celui de l’accompagnement personnalisé, qui permettrait «  l’organisation d’ateliers de découverte de la philosophie » et « l’organisation de débats ». Se trouve en outre préconisée « l’intervention ciblée d’un professeur de philosophie dans les cours d’autres disciplines, en seconde comme en première ».

On peut craindre dans cette diversification de l’enseignement de la philosophie le prélude à la réduction des horaires qui lui sont alloués en classe terminale. D’ailleurs, cette réduction affectera dès la rentrée prochaine les classes technologiques et les séries scientifiques, où les dédoublements seront supprimés, ce qui interdira que ces séries continuent de bénéficier le cas échéant de quatre heures de cours hebdomadaires en classe entière ― les faits démentent catégoriquement l’engagement du ministre !

Mais, on peut craindre aussi que ce qui ose se présenter comme un « développement » affecte aussi ce qu’il s’agira effectivement d’enseigner : la véritable nature de la menace n’est rien de moins que la dilution de l’enseignement de la philosophie au lycée !

 

Nous, signataires de la présente pétition, nous opposons au contraire à la dilution programmée de cet enseignement.

Nous dénonçons catégoriquement ce projet visant à organiser l’émiettement de l’enseignement de la philosophie au lycée, ultime remise en question dont les autres disciplines ont été les victimes avec la réforme.

Nous affirmons demeurer indéfectiblement attachés à un enseignement philosophique exigeant, défini par des programmes nationaux et supposant qu’un horaire disciplinaire conséquent lui soit conservé dans le cadre exclusif de la classe terminale.