Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)

Si appliquée, une telle mesure serait tout simplement scandaleuse. La qualité de l'enseignement que j'ai reçu en classes préparatoires est un trésor français qui se doit de perdurer pour les générations futures. J'ai fréquenté de nombreux établissements du supérieur en tant qu'étudiant, en France, Suisse et Canada (prépa au Lycée Arago, prépa au Lycée Fermat, ENS de Lyon, ETH Zurich, Université Joseph Fourier Grenoble, UBC Vancouver), et ai rencontré et discuté avec de nombreux étudiants étrangers venant de tout horizon pour être en mesure de fournir des comparaisons. Et ma conclusion est univoque : nulle autre système n'arrive à la cheville de celui des classes préparatoires en France. Un programme cohérent, suivi et de très haut niveau, une motivation inégalée des étudiants avec l'échéance des concours, une cohésion généralement forte entre étudiants (cela dépend naturellement des prépas et individus), un corps enseignant extrêmement compétent ET dévoué ; autant de facteurs qui font que l'on y apprend plus en deux ans que, par exemple, en 4 ans dans les plus prestigieuses universités nord-américaines.

À cette qualité d'éducation doit s'ajouter l’extrême accessibilité de cette éducation aux classes défavorisées. Au dépit de ce que certains puissent en dire, et de la factuelle sur-représentation de classes aisées dans ces prépas, le fait est que ce cursus est essentiellement gratuit, avec en addition la possibilité d'obtenir des bourses sur critères sociaux (dont j'ai pu jouir moi-même), à comparer par exemple aux $50,000/an que doit dépenser un étudiant à Harvard. Le réel problème n'étant pas la non-accessibilité des prépas, mais le manque d'information de ce qu'elles sont au sein des classes les moins favorisés, allié à l'échec scolaire au sein de ces classes sociales arrivant bien avant que la question de considérer la prépa ne se pose.

En conclusion, si il faut changer quelque chose, il faut s'inspirer des classes prépas, et non pas les détruire. J'en profite pour dire un grand merci à tous les professeurs qui ont grandement participé à ce que je suis/sais aujourd'hui, et les soutiens de tout mon cœur dans leur combat.