Halte au démantèlement du conservatoire du Val d'Yerres

PBM

/ #243 Re:

2014-06-15 08:42

#1: -

Cette situation pour préjudiciable qu'elle soit est emblématique d'un désengagement inacceptable de l'Etat, dont le décret de 2006 sur la suppression des CNR et ENM était l'amorce. Où est l'égalité des citoyens français sur les différents territoires? Qu'est devenue la politique visionnaire et républicaine de Marcel Landowski, et d'autres?

"Debout la République" qui défend officiellement les principes d'égalité devrait dénoncer très haut et très fort ces désengagements, car si cela commence par l'enseignement artistique spécialisé - la généralisation des cours collectifs ne manquera pas d'engendrer un nivellement par le bas et l'excellence ne restera que dans les grands centres urbains - "les métropoles" comme la loi les appelle -  cela continuera pour tous les secteurs, écoles, universités et même les services "de base" aux populations!

On prépare des déserts - culturels entre autres - ou au moins on prépare une inégalité monstrueuse entre les territoires.

Il me semble que les enfants d'Yerres attirés vers la musique devraient avoir les mêmes droits à "l'égalité des chances" que les autres.

Concrètement, c'est au Parlement qu'il faut faire abroger la loi de 2004 et le désengagement de l'Etat des enseignements artistiques spécialisés, c'est bien aux élus de se saisir de cette question, de créer enfin deux autres conservatoires supérieurs (la France compte 65 millions d'habitants!) et de supprimer ces "pôles supérieurs" au sein de certains conservatoires régionaux, qui sont source eux-aussi d'une inégalité flagrante, car toutes les régions n'en ont pas, et loin de se soucier de l'égalité de traitement des usagers, on joue la "concurrence" des régions!

Et pour ce qui est des autres établissements, avec une école nationale dans chaque préfecture, ils doivent assurer un enseignement harmonisé et sérieux,  sortir de la démagogie "pédagogiste" qui effectivement saborde de l'intérieur leur propre légitimité. Car la question doit être maintenant posée: si le niveau est si faible, si les projets les plus farfelus supplantent les résultats réels et le véritable apprentissage de la musique, et donc que personne ne sort de ces établissements avec une réelle "autonomie" pour la voie professionnelle comme pour devenir de bons musiciens amateurs, pourquoi maintenir une tel effort financier (qu'il soit payé par les finances locales ou nationales)?

Nous sommes à la croisée des chemins.