Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

Quoted post

DanièlOlivar

#169 Re: Re: Re:

2012-09-16 13:25

#167: Ive Gourgaud - Re: Re:

Plutôt que de prendre les gens de haut (en écrivant en français, sans doute de peur que l'on constate que votre cévenol et mon provençal sont évidemment la même langue), "eme" est la forme qui apparaît dans le dictionnaire de Xavier de Fourvières, que j'utilise souvent, pour son maniement plus commode que le TDF. C'est donc une erreur de cet auteur (ou de l'éditeur) qui m'a contaminé. Dans la partie français-provençal, on trouve bel et bien "emé".

Où avez-vous vu que l'on peut prononcer "emé"/"amb" seul dans notre langue ? Il n'y a guère que dans une leçon de grammaire que ce serait possible, ce qui n'est pas, vous en conviendrez, un usage très fréquent.

A propos de l'accentuation, il me semble que la graphie classique est plus simple que la graphie mistralienne, puisque celle-ci utilise des accents graphiques quand la voyelle ou diphtongue n'est pas tonique : éuroupen face à europenc. J'ajoute en toute bonne foi que je ne comprends rien au digramme óu de la graphie mistralienne : je ne sais jamais si cela correspond à un /u/ ou à une diphtongue /ow/.

Mais merci de reconnaître que la graphie classique a des avantages.

Réponses

Ive Gourgaud

#178 Re: Re: Re: Re:

2012-09-17 12:26:49

#169: DanièlOlivar - Re: Re: Re:

J'ai vérifié: il y a bien *eme dans la partie provençal-français.

Vos interrogations sur des graphies mistraliennes sont aussi les miennes: Mistral ne s'explique pas sur le "éu" en toutes positions, je crois que l'explication est la suivante: c'est pour se différencier de la graphie française et pour montrer qu'il y a bien diphtongue. Ce qui à moi ne me semble pas une raison suffisante pour s'emm. à écrire (éu), et là encore je me sépare sans aucun complexe de Mistral pour écrire en cévenol: j'emploie (eu) en toutes positions prétoniques, comme les occitans. L'avantage de travailler sur une langue et pas un dialecte: on ne se sent subordonné par personne, pas même par Mistral.

Pour (óu) c'est aussi un truc bizarre : normalement ça marque un [ow] prétonique comme pour (óulivo), mais ça sert aussi à marquer la tonicité de (ou) dans (tóuti), alors qu'il suffisait de marquer cette tonicité avec un accent grave: *toùti.

Il va de soi que là encore nous les Cévenols nous sommes affranchis de ces bizarreries qui compliquent inutilement la graphie, et nous n'utilisons pas ce  (óu), remplacé soit par (où): ploùrou, ils pleurent, soit par la diphtongue originale (au): on écrit (aulivo), (dau) ce qu'on prononce soit [aw] soit atténué [ow]. Et basta !

Le système mistralien fonctionne à merveille pour toutes les langues d'oc, à condition de l'avoir un peu étudié et de ne pas être l'esclave du "modèle provençal". Ce que j'essaie de faire en Cévennes.