Motion de solidarité envers Gaza - Interpellation citoyenne au conseil communal d'Ecaussinnes - 16/09/2025
Nous sommes citoyennes d'Ecaussinnes, nous sommes indignées par l'inaction générale face au génocide en cours à Gaza. Nous demandons une réaction de nos élus dans le cadre d'une Motion de solidarité envers le peuple de Palestine.
Pour ce faire, nous avons déposé une interpellation citoyenne, sous forme de 2 questions :
- Comment la commune d'Ecaussinnes, à travers nos élu·es, peut-elle agir à un niveau local face au génocide en cours à Gaza et à l'entreprise coloniale israélienne ?
- Concrètement, le conseil communal d'Ecaussinnes est-il d'accord de soutenir nos demandes, en les reprenant dans une motion de solidarité ?
L'interpellation sera présentée devant le conseil du mardi 16 septembre 2025, en début de séance.
Vous souhaitez nous soutenir dans cette démarche ? Car plus nous serons, plus nous pourrons peser sur les prises de position et décisions !
- Vous pouvez lire le texte complet ci-dessous.
- Vous pouvez signer notre pétition.
- Vous pouvez vous mobiliser le 16 septembre 2025, rendez-vous devant la commune d'Ecaussinnes à 18h30.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !
Alice, Gabrielle, Rachel et Thylla
Texte rédigé en date du 26/08/2025
Septembre 2025 - Motion de solidarité envers Gaza
Interpellation citoyenne à l'attention du Bourgmestre, des échevins et échevines, des conseillers et conseillères de la commune d'Ecaussinnes. Nous nous exprimons en tant que citoyens et citoyennes d'Ecaussinnes, commune de Belgique, membre de l'Europe, signataire de la convention internationale des droits humains.
Aujourd'hui, 16 septembre 2025, nous prenons la parole pour vous demander de prendre une position claire sur la question suivante :
Comment la commune d'Ecaussinnes, à travers nos élu·es, peut-elle agir à un niveau local face au génocide en cours à Gaza et à l'entreprise coloniale israélienne ?
Aujourd'hui, notre indignation et notre inquiétude devant l'inaction générale atteignent leur paroxysme. Les bombardements de Gaza et l’annexion de la Cisjordanie se poursuivent. De façon explicite, les membres du gouvernement israélien déshumanisent le peuple palestinien. Le 5 mai 2025, le premier Ministre, Benyamin Nétanyahou affirme que cette fois-ci l'armée attaquera pour rester. « Les forces israéliennes n'interviendront pas pour ensuite se retirer, at-il déclaré. Nous ne sommes pas là pour ça. L'objectif est tout autre. ».
Malgré cette transparence des mots, certains et certaines continuent de nier la réalité en contestant par exemple le terme de « génocide » et par là même, de taire la nature du massacre en cours. Pourtant, plus de doute sur le fait qu'Israël s'est notamment rendu coupable de meurtres, d'atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale des personnes, en ayant soumis de manière délibérée des Palestiniens et Palestiniennes de Gaza à des conditions de vie destinées à entraîner leur destruction physique.
Un premier rapport d'Amnesty International conclu entre octobre 2023 et juillet 2024, Israël avait commis des actes interdits par la Convention sur le génocide, et ce dans l'intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza. Par ailleurs, ce rapport a analysé les discours portés par les autorités israéliennes et a démontré que ces derniers légitiment la destruction partielle ou complète de la population palestinienne à Gaza, démontrant ainsi l'intention génocidaire qui peut coexister avec un objectif militaire.
Les États qui, comme la Belgique, sont signataires de la Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948 ont la responsabilité de prévenir le génocide. Il est de notre devoir de demander à la Belgique de tout faire pour mettre un terme au génocide des Palestiniens et Palestiniennes.
Pour rappel, cette Convention définit le génocide comme des actes commis avec l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Elle engage les États à prévenir et à punir ce crime. C'est un instrument clé du droit international, elle souligne l'importance de la responsabilité collective dans la protection des groupes vulnérables.
Pourtant, l'Etat israélien et ses dirigeants continuent de bafouer en toute impunité ce même droit international. Pourtant, les preuves sont là et elles sont insupportables : une population déplacée et re-déplacée, une famine organisée, selon l'UNICEF plus de 50.000 enfants tués, blessés et mutilés, des gens qui brûlent dans leurs tentes, des bombes qui peuvent tomber n'importe quand, des drones qui tirent sur les blessés, des camions et des bateaux d'aide humanitaire pris pour cible, des journalistes assassinés, le personnel médical visé et tué.
La pénurie alimentaire, qui a déjà fait des milliers de morts, est une crise entièrement imputable aux décisions humaines. Elle résulte de la politique délibérée d'Israël consistant à utiliser la famine comme arme de guerre, un crime que Human Rights Watch a documenté pour la première fois en décembre 2023. Depuis, la situation s'est largement détériorée ; le 16 juillet, une agence des Nations Unies a signalé que le taux de famine chez les enfants de Gaza avait atteint son « plus haut niveau » en juin 2025.
Avant cela, le 21 novembre 2024, une Chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant. La Chambre a conclu qu'il y a des motifs raisonnables de croire qu'ils sont chacun pénalement responsable des crimes suivants : fait d'affamer des civils comme méthode de guerre, constitutif d'un crime de guerre, et crimes contre l'humanité de meurtre, persécution et autres actes inhumains. La Chambre a également conclu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que M. Nétanyahou et M. Gallant sont chacun pénalement responsables, en tant que supérieurs hiérarchiques civils, du crime de guerre consistant à diriger intentionnellement des attaques contre la population civile.
Maintenant, comment ne pas voir l'intention délibérée de l'État israélien de tuer les Palestiniens et les Palestiniennes pour ce qu'ils et elles sont : un peuple qui refuse l'occupation illégale de sa terre.
Gaza, Jérusalem-Est et la Cisjordanie, c'est malheureusement l'histoire d'une longue occupation et d'une guerre sans fin, car tout n'a pas commencé le 7 octobre 2023. La création de l'État d'Israël sur 77 % du territoire de la Palestine sous mandat en 1948 provoque la fuite ou l'expulsion de près de la moitié de la population palestinienne. C'est la Nakba (« catastrophe » en arabe) qui désigne le déplacement forcé de 700.000 Palestiniens et Palestiennes. Après la guerre de juin 1967, Israël occupe militairement la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Cette occupation militaire dure depuis plus de 55 ans. Les 4,8 millions de Palestiniens et Palestiennes de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ressentent quotidiennement les effets de cette occupation.
Par ailleurs, nous condamnons fermement les attaques meurtrières du Hamas commises le 7 octobre 2023 tuant 1 300 Israéliens et Israéliennes. Le Hamas a capturé quelque 250 personnes et une centaine d'otages sont toujours détenus.es dans la bande de Gaza. Peu après cette attaque abjecte du Hamas, Israël a déclenché une offensive militaire sur Gaza et le siège total a provoqué la crise humanitaire effroyable que nous connaissons. « Cette punition collective infligée à une population qui ne porte aucune responsabilité dans l'attaque du 7 octobre est illégale au regard du droit international. Loin de contribuer à la paix et à la sécurité, elle ne fera qu'attiser cette crise », d'après Mustafa Tamaizeh, directeur national par intérim d'Oxfam dans les territoires palestiniens occupés et en Israël.
En effet, depuis, ce n'est pas une guerre ; c'est un massacre organisé, largement documenté, sur fond raciste, pour annexer un territoire. C'est une entreprise coloniale dont nous devrions toutes et tous avoir honte et la condamner. Et condamner aussi celles et ceux qui au niveau politique et médiatique en nient la réalité.
Nous déplorons le fait que notre gouvernement fédéral continue de s'opposer à toute mesure qui contreindrait Israël à stopper sa politique mortifère, ou qui déplairait à Israël, telle que la reconnaissance de la Palestine par la Belgique, l'exclusion d'Israël des programmes de recherche de l'UE, ou la suspension de l'accord d'association UE-Israël.
Mais il est temps aujourd'hui que chacun et chacun d'entre nous faisons l'examen de ce qu'il est possible de faire, à partir de la place qu'il occupe dans la société. Nous avons donc décidé de vous interpeller, vous qui êtes démocratiquement élu·es par nous, pour nous représenter et prendre des décisions dans l'intérêt général de la population.
Concrètement, le conseil communal d'Ecaussinnes est-il d'accord de soutenir les demandes suivantes, en les reprenant dans une motion de solidarité ?
Demandes au Gouvernement fédéral et à l'Union européenne :
1) Demander au gouvernement fédéral et à l'Union européenne d'œuvrer à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens ;
2) De suspendre les relations militaires et sécuritaires avec Israël tant que celui-ci continue à violer gravement le droit international ;
3) De défendre auprès des institutions européennes la suspension de l'accord d'association UE-Israël, en vertu de la clause des droits humains qu'il contient ;
4) De plaider, au niveau européen, pour l'effectivité de l'embargo sur les exportations d'armes à destination d'Israël, conformément à la résolution du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies du 5 avril 2024 ;
5) De renforcer l'aide humanitaire d'urgence pour Gaza et de soutenir les organisations sur le terrain ;
6) De reconnaître l'État de Palestine ;
7) D'envisager des sanctions, y compris économiques à la rencontre d'Israël ainsi que des colons violents ;
8) De soutenir, au niveau européen, l'interdiction de l'importation de produits issus des colonies illégales, conformément au droit international ;
9) De s'associer à l'appel de nombreuses communes, universités, ONG, citoyens et citoyennes belges pour une paix juste et durable au Proche-Orient, basée sur la fin de l'occupation, l'égalité des droits, et la sécurité pour tous.
Demandes au gouvernement wallon :
1) D'examiner les aides économiques, subventions et partenariats régionaux qui pourraient bénéficier, directement ou indirectement, à des entreprises complices de la colonisation ;
2) De suspendre toute mission économique en Israël tant que cet État ne respecte pas le droit international et les résolutions de l'ONU.
Demandes à la commune :
1) Déclarer la commune d'Ecaussinnes « Commune contre le génocide à Gaza » ;
2) D'exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien en hissant le drapeau de la Palestine au fronton de l'Hôtel de Ville ;
3) De garantir qu'aucune marchandise provenant de l'État d'Israël ou de ses colonies en Cisjordanie ne soit achetée pour ses collectivités locales (crèches, maisons de repos, écoles, etc.) ;
4) D'exclure des marchés publics communaux toute entreprise israélienne ;
5) De mettre fin à toute collaboration éventuelle de la Commune d'Écaussinnes avec des institutions, des entreprises ou des entités complices de violations graves du droit international, en particulier toute entreprise active dans les colonies ou liée à l'industrie militaire israélienne ;
6) D'examiner les relations contractuelles de la Commune pour exclure toute implication directe ou indirecte avec des sociétés complices de l'occupation illégale ou de crimes de guerre (ressources à trouver via le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions - BDS) ;
7) De transmettre ces décisions et la motion de solidarité au Ministre des Affaires étrangères, au Gouvernement fédéral belge, au Parlement fédéral, au Gouvernement de la Région Wallonne, aux autorités palestiniennes et israéliennes, aux ambassades de Belgique, d'Israël et de Palestine, à la presse locale et nationale, à l'union des villes et communes pour information et diffusion, sur le site internet de la commune.
Alice Andrietti Contacter l'auteur de la pétition